Brevet de Grand-Croix de l'Ordre Impérial de la Réunion du C…

Estimation : 800 € - 1 500 €

Brevet de Grand-Croix de l'Ordre Impérial de la Réunion du Comte Molitor. Ensemble de 3 documents provenant des archives personnelles du Maréchal Molitor : - Lettre de nomination au grade de Grand-Croix, sur papier à en tête manuscrit de l'Ordre Impérial de la Réunion. N° 87. Paris Le 3 d'Avril 1813, le Grand chancelier Ministre d'Etat à M. Le Comte Molitor, Général de Division. Monsieur j'ai l'honneur de vous annoncer que S.M. L'empereur et Roi, par décision de ce jour, vous a nommé Grand-Croix de l'Ordre Impérial de la Réunion. Je me félicite d'avoir à vous transmettre ce témoignage de la bienveillance de sa majesté et du prix qu'elle mets à vos services. ... signé, Duc de Cadore. Entièrement manuscrit sur un feuillet 31 x 21. - Feuillet joint à la lettre précédente. Nota : Pour éviter toute erreur ... le N° 87 est inscrit sur la lettre ci-jointe, qui vous sert de brevet. ... Impression sur un feuillet 24 x 17, avec numéro "87" manuscrit. - Représentation postérieure d'une croix légendée "Ordre Impérial de la Réunion 1811-1815" Gravure à l'encre bleue sur un feuillet 25 x 19. Cachet sec en bas à gauche "INSTITUT DE GRAVURE /E. D'I. D. P. V. / PARIS." [ Institut de Gravure et d'Impression de Papiers-Valeurs,] (Cet institut est un organisme privé qui travaillait avec l'Administration pour la réalisation des timbres pour certaines colonies, protectorats et autres territoires.) L’Ordre impérial de la Réunion est une distinction civile et militaire fondée par Napoléon Ier le 18 octobre 1811. En 1810, après l'abdication du roi Louis, frère de Napoléon Ier, le royaume de Hollande est réuni à l'Empire français, Ce nouvel ordre est « destiné à récompenser les services rendus (par tous les sujets de l'Empire) dans l'exercice des fonctions judiciaires ou administratives et dans la carrière des armes ». Il s'agissait à la fois de soulager les effectifs sans cesse croissants de la Légion d’honneurs et de remplacer par un ordre français, les ordres étrangers abolis. Jean-Baptiste Nompère de Champagny, duc de Cadore est nommé grand chancelier de l'ordre Si l'Ordre Impérial de la Réunion, est peu connu du grand public, il est néanmoins considéré par certains comme un ancêtre de l'ordre national du Mérite, institué le 3 décembre 1963 par le général de Gaulle. Les deux ordres ont d'ailleurs en commun la couleur bleue de leur ruban. 125 grands-croix furent nommés, dont seulement 64 français. Le 3 d'Avril 1813 Le général Molitor est nommé 87 ème grand-croix de l'Ordre. Il reçoit ses insignes et différents documents. Dans une lettre du 6 Juin 1816 conservée aux archives de la Légion d'honneur, le Général Jean Dominique Compans, (1769-1845), détaille la liste des pièces qu'il a lui même reçues : "- 1° lettre du grand chancelier de cet ordre qui m'annonça ma nomination de grand-croix. ... - 5° une note qui accompagnait la lettre n° l. » Lors de la première Restauration, l’Ordre impérial de la Réunion est suspendu : Il n'est plus conféré et les titulaires sont autorisés à porter leurs insignes. Sa gestion est rattachée à la Grande chancellerie de la Légion d’honneur. Durant les Cent-Jours, l’Ordre est de nouveau attribué. Lorsque le roi Louis XVIII remonte sur le trône. l’Ordre impérial de la Réunion est supprimé par ordonnance royale, le 28 juillet 1815. Étienne (Jacques-Joseph-Alexandre) Macdonald, (1765-1840), maréchal-duc de Tarente, nouveau grand chancelier de la Légion d'honneur demanda alors, le 2 août 1815, à tous les titulaires de l’Ordre dissous, le renvoi des insignes. La Grande chancellerie ne se borne pas seulement à réclamer les insignes mais ajoute diplômes, brevets et autres pièces relatives à l'ordre. le Maréchal Macdonald ne semble pas avoir su que l'ordre ne distribuait pas de brevets ou de diplômes, mais uniquement des lettres d'avis. Dans une lettre au grand chancelier de la Légion d'honneur, le duc de Cadore explique qu'il n'y avait « pour l'ordre de la Réunion comme pour celui de la Légion d'honneur d'autre titre constatant qu'on était membre de l'ordre que la lettre d'avis du grand chancelier, tenant provisoirement lien de brevet A la demande du duc de Tarente, le 12 avril 1816, le général de division Gabriel-Jean-Joseph Molitor, répond : « J’adresse à Votre Excellence les décorations de l’ordre de la Réunion qui avaient été envoyées par le grand chancelier dudit ordre et qui consistent dans la grande croix et le grand cordon ». Dans une seconde lettre, également conservée dans les archives de la Légion d'honneur , il évoque les papiers relatifs à l’ordre « Les seuls titres que j’ai reçus comme grand-croix de l’ordre de la Réunion, ils consistent dans une lettre d’envoi de M. le duc de Feltre en date du 6 avril 1813 et dans une lettre de nomination de M. le duc de Cadore, grand chancelier dudit ordre en date du 3 du même mois" Si il se conforme aux prescriptions en ce qui concerne les insignes (quoi qu'il refuse de renvoyer sa plaque, refaite à ses frais suite à son usure, chez le joailler Coudray), il néglige de renvoyer sa lettre de nomination, alors même que l'avis joint, également conservé, précise bien qu'elle fait office de brevet. Selon les lettres conservées dans les dossiers des récipiendaires aux archives de la Légion d'honneur, 24 Grand Croix renvoyèrent ces documents. Les brevets-lettres de nomination existants sont donc de la plus grande rareté. On en connait seulement deux conservés aux archives nationales : celui de l'abbé, Emmanuel-Joseph, comte Sieyès (1748-1836) (N°31), et celui de Nicolas-Joseph, comte Maison (1771-1840) (n°64). La quasi-totalité des 105 autres brevets de Grand-Croix en circulation ont probablement été perdus ou détruits, et ce parfois même volontairement par leur détenteur. La découverte de ces documents en parfait état de conservation, concernant en outre un des plus importants généraux de l'Empire, est donc tout à fait exceptionnelle. Les archives de la Légion d'honneur citées ont été relevées dans l'ouvrage de Ronald Pawly « Les Fastes de l’Ordre de la Réunion (1811-1815) “Tout pour l’Empire“ Dictionnaire historique et biographique », Éditions du Léopard d’or 2021