Béla BIRKAS (1929-1973).
"La grande bataille I",1962.
Huile sur toile signée et datée en bas à droite.
Haut. : 130 cm - Larg. : 196 cm
Provenance : Atelier de l'artiste
Exposition :
- Galerie Transposition, Paris, "Birkas Peintures et aquarelles", 8-26 janvier 1965;
- Institut Hongrois de Paris, Paris, "Béla Birkàs. Rétrospective", 25 octobre - 7 novembre 2000.
Note : C’est en 1965 dans la première exposition individuelle de Béla Birkas à la Galerie Transposition à Paris que l’on retrouve “La Grande Bataille”. Cette œuvre emblématique au titre évocateur, peinte en 1962 au retour de ses voyages en Italie, transpose “La bataille de San Romano” de Paolo Uccello à la manière de Béla Birkas. Le tableau qui l’inspire est le panneau central intitulé “Bernardino della Ciarda désarçonné” qui illustre la défaite des siennois contre les florentins. D’un côté le commandant siennois, de l’autre Niccolo da Tolentino qui le désarçonne, au centre une mêlée chaotique de cavaliers, lances et chevaux qu’Uccello, obsédé par la perspective et les détails, traite de façon réaliste.
Bien qu’on discerne le sujet, Béla Birkas retranscript ces éléments en un brillant tumulte d’étendards rouges, de ciel orageux, d'éclaboussures jaunes, créant un espace lumineux autour d'un noyau de formes noires. En reprenant les mots de l’historienne et critique d’art Julia Cserba en 1975, “les deux œuvres ont des liens plutôt spirituels que visuels”.
Mais les sources dans lesquelles l'artiste puise sont multiples et éclectiques. Il emprunte de son passage aux Etats-Unis dans les années ‘50 la touche expressionniste qu’il traduit par des taches contrastées et colorées; de ses racines hongroises, il adopte la richesse violente de la musique folklorique tzigane, qu'il transcrit par des mouvements et un dynamisme certain, suggérés par l’opposition des lignes verticales et horizontales, des coups de pinceau larges et des gouttes de couleur juste esquissées.
Malgré l’absence de dessin, la bataille est évoquée avec une force irrésistible et vivante.