Collection personnelle de René Scholten : Estampes japonaises anciennes & Shin-Hanga

Suzuki Harunobu (1725-1770) Chuban tate-e, Femme brûlant une lettre. Signé Harunobu ga. Vers 1765-1770. Dim. 27,5 x 20,9 cm Agenouillée sur le tatami de ses quartiers personnels, une oiran brûle des lettres d'amour dans un grand chaudron d'encens en bronze. Il est clair qu'elle est d'un rang élevé, à en juger par le grand futon à trois couches qui se trouve derrière elle. Alors qu'elle regarde la fumée s'élever, l'apparition de son amant s'y dessine. Cette scène fait référence à une célèbre histoire de la dynastie chinoise des Han (202 av. J.-C. - 220 apr. J.-C.), dans laquelle l'empereur Wu (156-87 av. J.-C.) souffrant du terrible chagrin causé par la mort de sa concubine favorite, Dame Li, se procura un encens magique qui, lorsqu'il était brûlé, permettait à l'esprit de la jeune femme de se former dans la fumée. Dans cette parodie modernisée de Harunobu, les rôles des deux sexes sont inversés, ce qui est fréquent dans l'ukiyo-e. Le citadin correctement cultivé de l'époque comprenait immédiatement la référence. Références : Ce tirage a figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, pp. 32-33

Suzuki Harunobu (1725-1770) Chuban tate-e, Couple en confidence. Signé Suzuki Harunobu ga. 1767. (Restauration). Dim. 27,2 x 20,7 cm Au premier coup d'oeil, le spectateur amateur pourrait voir deux jeunes femmes en confidences. Cependant, la personne sur la droite est un jeune homme, reconnaissable à la zone tondue de son crâne et à son chignon noué vers l'avant. Ce dessin fait sûrement référence à la scène d'ouverture de la pièce Shinjū Ten no Amijima or Shinjūten no Amijima qui met en scène la tragique histoire d'amour de Koharu, jeune prostituée et de Kamiya Jihei, le marchand de papier, qui est marié à Osan. Dans une lettre, Osan exhorte Koharu à ne plus voir son mari. Après de nombreux échanges, les deux amants sont finalement contraints de rompre et se renvoient à contrecœur leurs anciennes lettres d'amour. Le morceau de papier dans le pli du kimono de l'homme fait allusion à ces lettres. La pièce se termine, sans surprise, par un drame et la mort, comme le suggère le titre. Ce tirage figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, pp. 18-19 Références : Chiba City Museum of Art & Hagi Uragami Museum of Art, eds. Seishun no ukiyo-eshi Suzuki Harunobu - Edo no kararisuto tōjō/Suzuki Harunobu, Ukiyo-e artist of the springtime of youth. (2002) p. 203 Un exemplaire similaire conservé au British Museum, Londres, Museum number 1937,0710,0.13

Suzuki Harunobu (1725-1770) Chuban tate-e, de la série Zashiki hakkei (座敷八景景), Huit Vues du Parloir, planche Ōgi no seiran (扇の晴嵐嵐), Brise des Montagnes portées par l'Éventail. Non signé. Vers 1766. Dim. 27,4 x 20 cm Une adolescente habillée d'un furisode se rafraîchit avec son éventail, accompagnée d'une servante. Pour cette série, Harunobu s'inspira des huit poèmes de Yuensai Teiryū (1654-1734) qui remodèlent les Huit Vues d'Ōmi, un thème classique évoquant les huit célèbres point de vue du lac Biwa à l'est de Kyoto. L'environnement de cette scène est évoqué par le mouvement de l'éventail, et devient clair quand on se réfère au poème de Teiryū : Lors d'un jour brûlant, Les rayons de soleil traversent le fin matériau, de l'éventail, peint de la voix du vent dans les pins. Trois éditions de cette série au moins sont connues. La première fut financée par le samuraï et esthète Okubo Jinshirō Tadanobu (1727-77). La seconde, dont fait partie ce tirage, ne porte ni signature ni sceau. Références : Ce tirage a figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, pp. 20-21 Chiba City Museum of Art & Hagi Uragami Museum of Art, eds. Seishun no ukiyo-eshi Suzuki Harunobu - Edo no kararisuto tōjō/Suzuki Harunobu, Ukiyo-e artist of the springtime of youth. (2002) p. 77 & 87 Waterhouse, The Harunobu Decade : A Catalogue of Woodcuts by Suzuki Harunobu and His Followers in the Museum of Fine Arts, Boston. (2013) cat. nr. 116-118 Hillier, Suzuki Harunobu : A Selection of His Color Prints and Illustrated Books. (1970) cat. nr. 25 Un exemplaire similaire conservé au Museum of Fine Arts, Boston, Accession number 21.4401

Suzuki Harunobu (1725-1770) Chuban tate-e, de la série Zashiki hakkei (座敷八景), Huit Vues du Parloir, Kotoji no rakugan (琴路の落雁), Vol d'Oies Descendant des Kotoji. Vers 1766. Dim. 28,9 x 21,7 cm Une femme noble et sa suivante s'exercent au koto, cithare japonaise traditionnelle à treize cordes. Pour cette série, Harunobu s'inspira des huit poèmes de Yuensai Teiryū (1654-1734) qui remodèlent les Huit Vues d'Ōmi, un thème classique évoquant les huit célèbres point de vue du lac Biwa à l'est de Kyoto. L'environnement de cette scène est évoqué par l'instrument, le poème de Yuensai Teiryū qui a inspiré ce dessin se lit comme suit : Sur l'herbe appelée pétasite reposent aussi des perles de rosée sur les feuilles: que les bénédictions divines retombent sur la manche qui frotte le koto! Sur l'instrument entre les deux femmes, le koto, sont montés treize chevalets mobiles (kotoji) utilisés pour l'accordage, dont la forme de « V » renversé évoque des oies déployant leurs ailes. Le grain du bois du koto ressemblant à de l'eau ondulante, l'image évoque discrètement un vol d'oies au-dessus d'une plage de sable. Les recueils de musique pour koto de la suivante font également allusion à ce thème. La première chanson de ces recueils était toujours un morceau intitulé Pétasite, mentionné dans le poème de Teiryū ci-dessus, qui évoque des oies dans le ciel et les mélodies d'un koto. Références : Ce tirage a figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, pp. 22-23 Tirages similaires reproduits dans : Chiba City Museum of Art & Hagi Uragami Museum of Art, eds. Seishun no ukiyo-eshi Suzuki Harunobu - Edo no kararisuto tōjō/Suzuki Harunobu, Ukiyo-e artist of the springtime of youth. (2002) p. 80 Waterhouse, The Harunobu Decade : A Catalogue of Woodcuts by Suzuki Harunobu and His Followers in the Museum of Fine Arts, Boston. (2013) cat. nr. 126-128 Hillier, Suzuki Harunobu : A Selection of His Color Prints and Illustrated Books. (1970) cat. nr. 28-30 Un exemplaire similaire conservé au Museum of Fine Arts, Boston, Accession number 06.1121

Suzuki Harunobu (1725-1770) Chuban tate-e, O-hyakudomairi no onna (お百度参りの女), Jeune Femme pratiquant le rituel d'O-Hyakudo. Signé Suzuki Harunobu ga. Graveur Takahashi Rosen. Deux sceaux : Wakai Oyaji (わ井おをやぢ) pour Wakai Kenzaburō, HV pour Henri Vever. 1765. (Restaurations). Dim. 27,2 x 19,8 cm Sous une scène d'apparence banale d'une femme grimpant des marches, un second niveau de lecture de cette planche révèle une signification plus vaste. Cette jeune femme pratique ici un rituel appelé o-hyakudo (" cent fois ") selon lequel il faut se rendre cent fois dans un temple pour s'assurer bonne fortune. Une façon d'accomplir ce rituel est de faire des aller-retours entre le sanctuaire et un point fixe. La femme utilise des ficelles dans sa main droite pour décompter ses allers-retours. Cachés dans les imprimés de son obi se lisent plusieurs nombres se référant à un calendrier (egoyomi). Ils représentent les mois dans le système japonais du calendrier lunaire, indiquant l'année Meiwa 2 (1765). Références : Ce tirage a figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, pp. 16-17. Waterhouse, The Harunobu Decade: A Catalogue of Woodcuts by Suzuki Harunobu and His Followers in the Museum of Fine Arts, Boston. (2013) cat. nr. 44 Un exemplaire similaire conservé au Museum of Fine Arts, Boston, Accession number 11.19437

Suzuki Harunobu (1725-1770) Chuban tate-e, Deux femmes sur une terrasse dans la maison de thé Iseya. Signé Suzuki Harunobu ga. Vers 1768. Dim. 27,7 x 20,6 cm Deux femmes profitent d'une chaude soirée d'été sur une terrasse construite au-dessus de l'eau, derrière une maison de thé. La jeune fille agenouillée vient de d'allumer des feux du Bengale flottant sur une planche sur la rivière. Un sac de melons, placés dans la rivière pour les refroidir, est attaché à la terrasse. Une lanterne ornée du nom de la maison de thé, Iseya, est fixée sur le poteau. Cette maison de thé était une facette de l'établissement appelé Nikenjaya (« Maison de thé des deux avant-toits ») dans le quartier de Fukagawa à Edo. L'autre « avant-toit » s'appelait Matsumotoya. Le Nikenjaya figurait dans un guide touristique de 1824 destiné aux voyageurs qui ne connaissaient pas Edo. C'était un endroit populaire pour profiter d'un repas en admirant le paysage enneigé en hiver et il était connu pour ses fruits de mer frais provenant directement du canal mitoyen. Références : Ce tirage a figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, pp. 26-27 Un exemplaire similaire conservé à l'Art Institute de Chicago, Reference number 1925.2074

Suzuki Harunobu (1725-1770) Hosoban tate-e, de la série Fūryū yatsushi nana Komachi (風流やつし七小町), Aspects plaisants des sept Komachi, planche Kayoi (かよひ), La Visite, second état. Non signé. Vers 1766-1767. (trous restaurés). Dim. 31 x 13,3 cm Le titre fait référence à une pièce de théâtre narrant l'histoire d'Ono no Komachi (c. 825-900) et la tentative malheureuse du courtisan Fukakusa. Avant d'accepter son amour, Komachi oblige Fukakusa à lui rendre visite durant cent nuits consécutives et à l'attendre à l'extérieur. Cependant, c'est la centième nuit qu'il meurt d'épuisement. La courtisane du Yoshiwara représentée sur cette estampe symbolise Komachi. Elle attend son client, représenté par la figure de Fukakusa dissimulé sous des vêtements de pluie dans la réserve : costume habituel pour les visiteurs du quartier des plaisirs qui ne souhaitaient pas être reconnus. Près de lui, un poème anonyme du Kokin wakashū. Ono no Komachi (ca. 825-900), une des Six Poètes Immortels, était célèbre pour ses qualités de poète autant que pour sa grande beauté et son mépris pour ses prétendants. Un ensemble de sept épisodes de sa vie, les Nanakomachi, étaient un thème apprécié des pièces de théâtre et de l'ukiyo-e. Le premier état de cette série est reconnaissable à la signature de Harunobu, que cette estampe ne porte pas. Il doit donc s'agir d'un deuxième état. Il existerait également un troisième état, non signé, mais avec l'ajout de la marque de Harimaya Shinshichi et du mot hanmoto, mais il est assez rare. Références : Ce tirage a figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, pp. 24-25 Tirages similaires reproduits dans : Chiba City Museum of Art & Hagi Uragami Museum of Art, eds. Seishun no ukiyo-eshi Suzuki Harunobu - Edo no kararisuto tōjō/Suzuki Harunobu, Ukiyo-e artist of the springtime of youth. (2002) p. 37 Waterhouse, The Harunobu Decade : A Catalogue of Woodcuts by Suzuki Harunobu and His Followers in the Museum of Fine Arts, Boston. (2013) cat. nr. 159-160 Un exemplaire similaire conservé au Museum of Fine Arts, Boston, Accession number 21.4970

Suzuki Harunobu (1725-1770) Chuban tate-e, Yūjo et son client à Ibarakiya. Signé Harunobu ga. Vers 1767-1781. Dim. 28,2 x 20,9 cm On pourrait croire qu'il s'agit d'une simple scène de la vie quotidienne du Yoshiwara, mais il s'agit en fait d'un mitate, une parodie qui transforme des thèmes classiques en scènes contemporaines, faisant ici allusion à une légende médiévale. Watanabe no Tsuna (953-1025) était un guerrier envoyé pour anéantir la démone Ibaraki-dōji, qui faisait des ravages parmi les citoyens de Kyoto près de la porte Rashōmon. Tsuna se met en route par une nuit pluvieuse. Alors qu'il approche de la porte, une forme émerge au-dessus de lui et lui arrache son casque. Le guerrier en profite pour trancher le bras du démon, qui s'enfuit dans la nuit. De nombreux indices relient l'estampe à cette histoire. Le plus évident est le nom de l'établissement : Ibarakiya. Le parapluie fermé fait référence à la soirée pluvieuse et est également orné d'un symbole blanc : l'emblème de la famille de Tsuna. Il existait en effet une petite maison close appelée Ibarakiya, qui a peut-être inspiré à Harunobu cette gravure. Selon un guide du Yoshiwara, le quartier où elle était situé était si mal famé que la rue était appelée Rashōmongashi, un jeu de mots sur le nom de la porte des démons. Les femmes de la maison close « accostaient les passants et s'accrochaient avec ténacité à leurs manches, un peu à la manière du guerrier Watanabe no Tsuna ». Références : Ce tirage a figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, pp. 28-29 Tirages similaires reproduits dans : Chiba City Museum of Art & Hagi Uragami Museum of Art, eds. Seishun no ukiyo-eshi Suzuki Harunobu - Edo no kararisuto tōjō/Suzuki Harunobu, Ukiyo-e artist of the springtime of youth. (2002) p. 102 Waterhouse, The Harunobu Decade : A Catalogue of Woodcuts by Suzuki Harunobu and His Followers in the Museum of Fine Arts, Boston. (2013) cat. nr. 228-229 Un exemplaire similaire conservé au Museum of Fine Arts, Boston, Accession number 11.19494

Suzuki Harunobu (1725-1770) Chuban tate-e, Okumon koi (屋門恋), Rencontre amoureuse à la porte de la maison close. Signé Harunobu ga. Vers 1767. Dim. 28,7 x 21,4 cm Une femme, attendant son prochain client derrière le treillis d'une maison close, reçoit la visite de son amant, un artiste de rue portant un théâtre miniature. Les prostituées de bas rang étaient généralement exposées derrière des grilles en bois. Les visiteurs du Yoshiwara pouvaient les choisir en passant devant les façades. Le poème du courtisan Fujiwara no Tadasada (1087-1133) exprime le désir de la femme d'être avec son amant alors qu'elle doit attendre derrière sa « porte de cèdre », c'est-à-dire la cloison en bois. Tout en regardant le temps et les gens passer, elle aspire à le rejoindre mais doit réprimer ses sentiments. Références : Ce tirage a figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, pp. 30-31 Un tirage similaire Cleveland Museum of Art, référence 1921.349

Katsukawa Shunshō (1726-1792) Triptyque, hosoban tate-e, Iwai Hanshirō IV dans le rôle de Inubōmaru, Ichikawa Monnosuke II dans le rôle de Asahina Saburō et Segawa Kikunojō III (Senjo) dans le rôle de Ninomiya de la pièce Soga musume chōja (曾我娘長者), La Fille Vertueuse du Clan Soga. Signé Shunsho ga, éditeur Keiundō. (Rousseurs). Dim. chaque environ 32,7 x 15,1 cm L'histoire de la revanche des frères Soga et leur dévotion à leur père a inspiré de nombreuses adaptations théâtrales. À partir des années 1730, il est ordonné que les pièces de théâtre sur les frères Soga soient jouées à Edo durant les festivités du Nouvel An et la pièce illustrée ici était l'une d'entre elles. Les personnages incarnés sur ce triptyque sont, de droite à gauche : Iwai Hanshirō IV (1747-1800) dans le rôle de Inubomaru, le fils cadet du méchant Kudo Suketsune le colosse ; Ichikawa Monnosuke II (1743-94) dans le rôle d'Asahina Saburo, allié des frères Soga, ici sous les traits du batelier ; et Segawa Kikunojō III (1751-1810) dans le rôle de Ninomiya, la soeur des frères Soga. Apparemment, à un moment donné de la pièce, les trois personnages partagent un bateau, Asahina jouant le rôle du batelier. Naturellement, les dramaturges ont pris de nombreuses libertés dans leurs adaptations. Références : Ce tirage a figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, pp. 192-193 Tirage similaire reproduit dans: Riccar Art Museum, The Theatrical Prints of the Katsukawa Masters (1992) cat. nr. 39-41 Un triptyque similaire conservé au British Museum, n° 1902,0606,0.92

Katsukawa Shunshō (1726-1792) Oban tate-e, Naniwaya Okita (なにわや　おきた) tenant une coupe. Traces de mica. Vers 1792-95. Dim. 38,6 x 25,7 cm Référence : Un tirage similaire conservé au Minneapolis Institute of Art, accession n° P.70.165

Isoda Koryūsai (1735-1790) Chuban tate-e, de la série Fūryū Edo meisho jikkei (風流江戸名所十景), Dix Vues Pittoresques d'Edo, planche Nippori banshō (日暮晩鐘), Cloche vespérale à Nippori. Signé Koryū ga. Vers 1770-1772. Dim. 25,9 x 19,2 cm L'estampe montre deux adolescents en sortie, accompagnés d'un homme un peu plus âgé, qui glisse sa main dans la manche de la jeune fille du milieu. Son furisode à manches longues était typiquement porté par les adolescentes célibataires. À sa droite, un jeune adolescent, wakashu, reconnaissable à la zone rasée sur son crâne, détourne le regard. Le poème peut traduire les pensées de l'homme : les ' fleurs ' qui ' l'enivrent ' pouvant désigner à la fois la fille et le garçon, les wakashu étant désirés à la fois par les femmes et les hommes plus âgés. Il convient de noter que les relations entre hommes étaient considérées comme tout à fait normales au Japon, jusqu'à ce que les valeurs victoriennes soient importées d'Europe à la fin du XIXe siècle et que l'homoérotisme soit considéré comme immoral. À l'époque de Koryūsai, les séries de « huit vues » étaient un thème établi et populaire dans l'industrie de l'estampe, associant huit lieux pittoresques à huit poèmes célèbres. Après que Koryūsai eut produit de nombreuses séries de ce type, l'intérêt du public commença à diminuer. Pour innover dans le genre, il a élargi le thème en ajoutant deux vues supplémentaires, ce qui a donné le tout premier jikkei, ou « dix vues ». Bien que cela ne semble pas très créatif, il est important de se rappeler que les traditions artistiques japonaises accordent une grande importance aux conventions et qu'un tel renouvellement ouvre la voie à d'autres innovations. La série n'a probablement pas connu un grand succès, puisque seuls six dessins ont été documentés. Le thème a perduré lorsqu'il a été adapté, une dizaine d'années plus tard, par Torii Kiyonaga (1752-1815). Références : Ce tirage figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, pp. 34-35 Tirage similaire reproduit dans Hockley, The Prints of Isoda Koryūsai: Floating World Culture and Its Consumers in Eighteenth-Century Japan (2003) p. 220 appendix 1

Isoda Koryūsai (1735-1790) Oban tate-e, de la série Hinagata wakana no hatsu moyō (雛形若菜の初模様), Modèles de la Mode: aussi Fraîches que des Jeunes Pousses, planche Matsuganeya nai Agemaki (松がね屋内あげ巻), Agemaki de la Matsuganeya. Signé Koryūsai zu. Éditeur Eijudo. Vers 1777-78. Dim. 38,1 x 25,9 cm Cette estampe est issue d'une série célèbre, un projet ambitieux lancé par Koryūsai et l'éditeur Nishimuraya. Le titre de la série en japonais, Hinagata wakana no hatsumoyō, fait référence aux hinagatabon, des catalogues de motifs textiles décrivant une variété de dessins de mode. Ces catalogues comportaient parfois des illustrations de femmes célèbres des maisons closes du Yoshiwara portant les dernières nouveautés, à l'instar des mannequins des magazines de mode modernes. Agemaki, de la maison close Matsuganeya, porte un luxueux kimono et un manteau noir avec un motif de tambours (tsuzumi). Le choix de ce motif prouve la familiarité de Koryūsai avec l'univers du Yoshiwara, car Agemaki était effectivement réputée pour ses excellentes performances de tsuzumi. Sa kamuro tient une grande poupée du célèbre acteur de kabuki Ichikawa Danjūrō V. Le costume de l'acteur - un parapluie, un kimono noir et le bandeau caractéristique - permet d'identifier son rôle comme Sukeroku, le protagoniste de la pièce éponyme. Dans cette pièce, Sukeroku et son ennemi juré, Ikyū, sont tous deux amoureux de la même femme, une oiran appelée Agemaki. Références : Ce tirage figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, pp. 40-41 Tirage similaire reproduit dans Hockley, The Prints of Isoda Koryūsai : Floating World Culture and Its Consumers in Eighteenth-Century Japan (2003) p. 231 appendix 2

Isoda Koryūsai (1735-1790) Oban tate-e, de la série Hinagata wakana no hatsu moyō (雛形若菜の初模様), Modèles de la Mode : aussi Fraîches que des Jeunes Pousses, planche Chōjiya nai Meizan (丁子屋内名山), Meizan de la Chōjiya. Signé Koryū ga et kakihan. Éditeur Eijudo. Fin des années 1770. Dim. 37,2 x 25 cm La kamuro de gauche porte un kimono avec un motif de feuilles de bambou (sasa) associé à des anneaux blancs entrelacés. Le kimono de l'autre kamuro présente les mêmes anneaux et des fleurs de paulownia (kiri). Le motif de la robe extérieure de Meizan contient ces trois symboles, ce qui indique qu'elle est plus mûre et plus éduquée. Ce motif souligne également son rôle de tutrice et de gardienne des deux plus jeunes filles. Meizan, oiran de haut rang de la maison close de Chōjiya dans le district de Yoshiwara, est représentée ici avec ses kamuro, Ageha et Kochō. Les enfants des familles pauvres étaient souvent vendus aux maisons closes, pour gagner de l'argent et avoir une bouche de moins à nourrir. Les oiran s'efforçaient d'éduquer les kamuro qui leur étaient confiés. Références : Ce tirage a figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, pp. 38-39 Tirage similaire reproduit dans Hockley, The Prints of Isoda Koryūsai: Floating World Culture and Its Consumers in Eighteenth-Century Japan (2003) p. 230 appendix 2 Un exemplaire similaire, quoique d'un autre tirage, conservé au Museum of Fine Arts, Boston, Accession number 11.14622

Isoda Koryūsai (1735-1790) Chuban tate-e, de la série Fûryû jûnisetsu (風流十二節), Douze Mois à la Mode, planche Hatsu Uma (初午), Festival du Premier Jour du Cheval à Edo, deux jeunes femmes et un enfant devant l'entrée d'un temple. Signé Koryusai ga. Début des années 1770. (Petites restaurations). Dim. 26,2 x 19,9 cm Ce festival a lieu le premier jour du cheval selon le calendrier lunaire et se déroule dans les sanctuaires dédiés à Inari. Référence : Un tirage similaire conservé au Ritsumeikan, accession number Z0165-283.

Isoda Koryūsai (1735-1790) Chuban tate-e, jeune femme tenant un chat dans ses bras, admirant un kakemono. Signé Koryu ga. Dim. 26,7 x 19,6 cm

Isoda Koryūsai (1735-1790) Chuban tate-e, Courtisane et Kamuro regardant le visage d'un Komuso à travers un miroir. Signé Koryusai ga. Vers 1772. (Restaurations). Dim. 26,1 x 19,6 cm Référence : Un tirage similaire conservé à l'Art Institute de Chicago, n° 1925.2213.

Katsukawa Shunkō (1743-1812) Hosoban, portrait de l'acteur Nakamura Denkurō dans le rôle de Suketsune tenant une lampe. Signé Shunkō ga. Vers 1785. Dim. 32,6 x 14,9 cm Référence : Un tirage similaire conservé au British Museum, Londres, n° 1907,0531,0.382-383.

Katsukawa Shunkō (1743-1812) Hosoban, portrait de l'acteur Morita Kan'ya VIII. Signé Shunko ga. Vers 1786-1788. Dim. 32,7 x 14,4 cm

Katsukawa Shunkō (1743-1812) Hosoban, portrait de l'acteur Ichikawa Monnosuke I en vendeur de rue. Cachet de Shunkō. Années 1780. Dim. 32,9 x 14,9 cm

Ippitsusai Bunchō (1765-1792) Hosoban, l'acteur Segawa Kikunojō II dans le rôle de Tamagiku (二代目瀬川菊之丞の玉菊) de la pièce Kawaranu hana sakae hachi-no-ki (常花栄鉢木), L'arbre en pot fleurissant éternellement. Signé Ippitsusai Bunchō ga et cachet de l'artiste Mori uji, éditeur Eijudō. Cachet de collectionneur HV de Henri Vever. 1769. (Petite restauration). Dim. 32,1 x 14,9 cm Cette estampe représente l'acteur Segawa Kikunojō II (1741-73), spécialisé dans les rôles féminins, dans l'acte III Momiji kumo nishiki no tsuri yogi de la pièce Kawaranu hana sakae hachi-no-ki jouée en 1769. L'acteur endosse le rôle de Tamagiku, une oiran du quartier des plaisirs célèbre pour sa beauté, sa générosité et son talent. Elle devint une source d'inspiration pour les dramaturges et les artistes après sa mort tragique d'une overdose de saké. Dans la pièce, qui se déroule en automne, Tamagiku essaie de voler un précieux masque de démon. Kikunojō II était également une icône de mode de son temps. Son nom de plume Rokō fut utilisé pour un brun d'une nuance particulière baptisée Rokō cha. Références : Ce tirage a figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, pp. 196-197 Une estampe similaire conservée dans la collection du Museum of Fine Arts, Boston, accession number 54.490

Kitagawa Utamaro (1753-1806) Oban tate-e, de la série Seirō yūkun awase kagami (青楼遊君合鏡　鶴屋内), Courtisanes des Quartiers de Plaisirs dans les Double Miroirs. Planche Ariwara Usugori (在原　薄氷) Ariwara et Usugôri de la Tsuruya. Signé Utamaro hitsu. Éditeur Yamadaya Sanshirô. 1797. (Petite restauration). Dim. 38 x 25,4 cm Références : Un tirage similaire conservé au Museum of Fine Arts, Boston, Accession n° 11.17119

Kitagawa Utamaro (1753-1806) Oban tate-e, de la série Tosei fuzoku hakkei (当世風俗八景) Huit Vues des Coutumes d'Aujourd'hui, planche Musume no haha-bushi (娘の母節), Jour entre Mère et Fille. Signé Utamaro hitsu. Vers 1803. (Petites restaurations). Dim. 35,2 x 23 cm

Kitagawa Utamaro (1753-1806) Oban tate-e, de la série Kômei bijin mitate Chûshingura jûnimai tsuzuki (高名美人見たて忠臣蔵　十二枚つずき), Le Chûshingura parodié par les Beautés célèbres : Série de Douze. Planche Shichidanme (七だんめ) Acte VII. Signé Utamaro hitsu. Éditeur Ōmiya Gonkurō. Vers 1794-95. (Petites restaurations). Dim. 39 x 26 cm Le sujet est une reprise de la scène bien connue de la maison de thé Ichiriki au septième acte de la pièce " Le trésor des loyaux serviteurs ", dans laquelle Oboshi Yuranosuke, se tenant sur une véranda, lit une lettre de Kaoyo à la lumière d'une lanterne, tandis qu'il est épié par Okaru, qui lit le contenu de la lettre avec un miroir depuis un balcon. Références : Asano & Clark. The Passionate Art of Kitagawa Utamaro. (1995) 2 vol. #210-217 Un tirage similaire est conservé au Museum of Fine Arts, Boston, accession number 11.13606

Kitagawa Utamaro (1753-1806) Oban tate-e, de la série Sugatami shichinin keshō (姿見七人化粧), Sept femmes se Maquillant Devant un Miroir en Pied, planche Naniwaya Okita. Fond micacé. Signé Utamaro ga, éditeur Tsutaya Jūzaburō (Kōshodō), cachet de censeur kiwame. Cachet de collectionneur de Wakai Kenzaburō et cachet W. S. 1792-1793. (Légèrement coupée). Dim. 36 x 23,9 cm Cette jeune femme observant le reflet de son visage dans le miroir peut être identifiée comme Okita, la célèbre serveuse de la maison de thé Naniwaya, du fait des traits de son visage reconnaissables, telle la légère courbe de son nez et du môn à la fleur de paulownia visible sur sa robe. Selon certaines sources, la devanture de la maison de thé Naniwaya était souvent remplie de monde car l'on traversait tout Edo afin d'admirer sa beauté. Les rues d'Edo contenaient de nombreuses maisons de thé offrant des rafraîchissements aux voyageurs. Dans la plupart des estampes d'Utamaro, Okita est représentée portant un plateau rempli de tasses de thé. Cette estampe représente la jeune femme d'une manière plus intime : la composition avec le miroir permet de la voir de face et de dos, découvrant sa nuque, considérée comme une partie sensuelle du corps, et d'apprécier ainsi sa célèbre beauté. Bien que le titre de la série fasse référence à sept planches, seul ce tirage est connu à ce jour. Références : Ce tirage a figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, pp. 44-45 Tirages similaires reproduits dans : Asano & Clark. The Passionate Art of Kitagawa Utamaro. (1995) 2 vol. #65 Collia-Suzuki. The Complete Woodblock Prints of Kitagawa Utamaro, A Descriptive Catalogue. 2009, p. 218 Un tirage similaire conservé au Tokyo National Museum, n°A-10569-1847

Kitagawa Utamaro (1753-1806) Oban tate-e, Yuagari no fuzei, Gyokuro Komurasaki, (玉樓小紫湯揚りの風情), L'air de quelqu'un qui sort du bain, Komurasaki de la Gyokuro. Signée Utamaro hitsu, éditeur Yamaguchiya Chūsuke. Cachet de collectionneur de Paul Blondeau (ぶろんど Burondo). Vers 1795-1797. (Petites restaurations). Dim. 38,5 x 25,7 cm Komurasaki était une yobidashi de la maison close Tamaya, également connue sous le nom de Gyokuro, dans le Yoshiwara. Les yobidashi était les courtisanes de plus haut rang parmi les oiran et un rendez-vous était nécessaire afin de les rencontrer. Ces derniers se passaient au sein de certaines maisons de thé situées sur la rue principale du Yoshiwara. La prestigieuse maison close Tamaya avait un emplacement de choix sur cette rue, faisant l'angle de la rue principale et de la première rue à droite après l'entrée du quartier. Sur cette planche, Komurasaki revient juste du bain, elle tient entre ses mains un tenugui, une fine serviette de coton, et porte un yukata entrouvert. Bien que quelques mèches de cheveux semblent mouillées, sa coiffure est restée immaculée. Les oiran ne lavaient pas leurs cheveux à chaque bain car leurs coiffures élaborées, maintenues en place par de l'huile, prenaient du temps à être réalisées. En tant que yobidashi, Komurasaki prenait certainement son bain dans ses quartiers privés et non pas dans les bains communs comme les courtisanes de rangs inférieurs. Références : Ce tirage a figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, pp. 48-49 Tirage similaire reproduit dans Collia-Suzuki. The Complete Woodblock Prints of Kitagawa Utamaro, A Descriptive Catalogue. 2009, p. 281 Une estampe similaire dans la collection de Charles Haviland, Première vente, 27-29 novembre 1922, Mes Lair-Dubreuil et Baudoin, lot 311 et reproduite au catalogue p. 271.

Kitagawa Utamaro (1753-1806) Oban tate-e, de la série Fujin tewaza jūni kō (婦人手業拾二工), Douze activités manuelles féminines, planche La Tisserande. Signé Utamaro hitsu. Éditeur Jakurindō. Vers 1798-1799. (Petites restaurations). Dim. 37,2 x 25,6 cm Cette planche appartient à une série de douze planches montrant des bijin occupées à divers artisanats. Ils ne sont pas titrés, mais l'activité est représentée de façon évidente. Ici, une cliente montre un ballot de tissus à une femme assise devant un métier à tisser. Références : Asano & Clark. The Passionate Art of Kitagawa Utamaro. (1995) 2 vol. #313 Un exemplaire similaire conservé au British Museum, Londres, Museum n° 1937,0710,0.62

Kitagawa Utamaro (1753-1806) Oban tate-e, de la série Fujin tewaza jūni kō (婦人手業拾二工), Douze activités manuelles féminines, planche Araihari (洗張り), tendre les tissus. Signée Utamaro hitsu, éditeur Wakasaya Yoichi (Jakurindō). Vers 1798-1799. Dim. 38,3 x 24,6 cm La femme au premier plan est en train de laver un morceau de soie, mouillant quelques uns de ses cheveux au passage. La femme derrière est en train d'assouplir une étoffe, une des étapes de la lessive nommée shinshi-bari. Cette étape consistait à attacher l'étoffe dans sa longueur, la tendre et disposer des rangées de bâtonnets de bambou avec des aiguilles (shinshi) le long de l'étoffe en l'étirant horizontalement et verticalement. Ici, déjà deux bâtonnets sont posés et la femme s'apprête à en attacher un troisième. Une fois sec, le tissu était prêt à être cousu dans de délicats kimono, obi ou autre accessoire de mode. Références : Ce tirage a figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, pp. 56-57. Tirages similaires reproduits dans : Asano & Clark. The Passionate Art of Kitagawa Utamaro. (1995) 2 vol. #313 Collia-Suzuki. The Complete Woodblock Prints of Kitagawa Utamaro, A Descriptive Catalogue. 2009, pp. 78-81 Un tirage similaire conservé au Tokyo National Museum, n° A-10569_555

Kitagawa Utamaro (1753-1806) Oban tate-e, de la série Seirô setsugekka (青楼雪月花) Neige, Lune et Fleurs des Quartiers de Plaisirs, planche Tamaya Kasugano (玉屋内春日野), Kusaguno de la Tamaya. Signé Utamaro hitsu. Éditeur Murataya Jirōbei. Cachet de censeur kiwame. Vers 1793. Dim. 37 x 24,8 cm Références : Kiyoshi Shibui, Ukiyoe Zuten no. 13, (1964) p. 149. Un tirage similaire est conservé au Museum of Fine Arts, Boston, accession number 21.6376

Kitagawa Utamaro (1753-1806) Oban tate-e, de la série Seiro Rokkasen (青楼六家選), Sélection de Six Maisons à Yoshiwara, planche Matsubaya Yosooi (松葉屋装ひ), Yosooi de la Matsubaya. Signé Utamaro hitsu. Éditeur Ōmiya Gonkurō. Au revers, un tampon Forbes Library, Northampton. Vers 1801-02. Dim. 38,9 x 24,2 cm Yosooi fut une des courtisanes les plus demandées du Yoshiwara. Utamaro a voulu louer ici ses talents de calligraphe et poète. Elle tient dans ses mains un rouleau et un pinceau et a déjà tracé les premiers mots d'un poème : " Me sentant d'humeur sentimentale, je t'écris ". Référence : Un exemplaire similaire conservé à l'Art Institute, Chicago, Reference n° 1965.406

Kitagawa Utamaro (1753-1806) Oban tate-e, Edo-chō itchōme Tamaya nai Wakaume Mumeno Iroka (江戸町一丁目玉屋内若梅むめのいろか), Wakaume de la Tamaya à Edo-chō 1-chōme, Mumeno et Iroka. Fond micacé blanc. Signé Utamaro hitsu, éditeur Tsutaya Jūzaburō (Kōshodō), cachet de censeur kiwame. Vers 1793-1794. (Restaurations). Dim. 36,9 x 24,6 cm Wakaume était une zashikimochi (litt. " qui a sa propre suite "), le deuxième plus haut rang parmi les oiran, de la Yahachi Tamaya. Cette dernière est à ne pas confondre avec la prestigieuse Tamaya de l'angle située sur la même rue. Un de ses kamuro, enfant au service des oiran, se cache derrière elle, timide. Les kamuro étaient formés par leur oiran dans les domaines de la calligraphie, la musique et l'étiquette afin de les préparer à leur futur rôle. Dans le Yoshiwara, la beauté d'une femme n'était pas uniquement visuelle mais elle dépendait aussi de son élégance et de son éducation. En haut à gauche de la planche, est inscrit un poème par Hachi no Nankô faisant un jeu de mots avec le prénom de Wakaume signifiant " jeune prune ". Shiromuku no 白むくの　 yuki no uchi yori 雪のうちより　 saki-idete 咲いでゝ　 na mo kôbashiki 名もかうばしき　 Wakaume no hana 若梅の花　　 Fleurissant de Sa robe blanche comme la neige Même son nom est délicat La fleur, Wakaume Références : Ce tirage a figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, pp. 50-51. Tirages similaires reproduits dans : Asano & Clark. The Passionate Art of Kitagawa Utamaro. (1995) 2 vol. #127 Collia-Suzuki. The Complete Woodblock Prints of Kitagawa Utamaro, A Descriptive Catalogue. 2009, p. 273 Un tirage similaire conservé au Museum of Fine Arts, Boston, accession number 11.14300.

Kitagawa Utamaro (1753-1806) Oban tate-e, courtisane se maquillant les sourcils. Traces de mica sur le miroir. Signée Utamaro hitsu, éditeur Iseya Magobei, cachet de censeur kiwame. Vers 1795-1796. (Petites restaurations) Dim. 37,9 x 25,1 cm Une femme se regarde dans le miroir, corrigeant le maquillage sur ses sourcils. L'aspect réfléchissant du miroir est matérialisé par un mélange de pigments gris et de mica. À l'origine un objet de culte, le miroir est devenu un objet de valeur offert et précieusement conservé. Le maquillage à l'époque Edo marquait le statut social de la femme et il existait quatre types de maquillage : noircissement des dents, rasage ou maquillage des sourcils, application de rouge à lèvre et de pigment blanc sur la nuque et le cou. Les oiran de haut rang du Yoshiwara, à la pointe de la mode, suivaient les règles dédiées aux femmes de samouraï à savoir le noircissement des dents et le rasage des sourcils. Références : Ce tirage a figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, pp. 46-47 Tirages similaires reproduits dans Asano & Clark. The Passionate Art of Kitagawa Utamaro. (1995) 2 vol. #250

Kitagawa Utamaro (1753-1806) Oban tate-e, Daimonjiya uchi Hitomoto (大文字屋内 ひともと), Hitomoto de la Daimonjiya, kamuro Senkaku et Banki. Signée Utamaro hitsu, éditeur Wakasaya Yoichi (Jakurindō). (Restaurations). Dim. 37,4 x 24,6 cm Hitomoto était une oiran de haut rang de la maison de plaisirs Daimonjiya. Utamaro la représente ici portant un haut chignon élaboré de style date hyōgo reconnaissable à ses deux coques. Elle tient une pipe à tabac dans les mains. Sur une autre estampe, Utamaro la représente fumant, indiquant qu'elle était certainement connue pour son goût pour le tabac, pratique introduite au XVIe siècle par les européens. Son statut d'oiran est évident du fait que deux kamuro lui sont assignés et leurs noms sont indiqués sur l'estampe. La femme derrière elle se révèle être une shinzo l'aidant à ajuster son kimono. Références : Ce tirage a figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, p. 55. Tirage similaire reproduit dans Collia-Suzuki. The Complete Woodblock Prints of Kitagawa Utamaro, A Descriptive Catalogue. 2009, p. 288

Kitagawa Utamaro (1753-1806) Oban tate-e, de la série Chūshingura (忠臣蔵), Le trésor des loyaux serviteurs, planche Yōdanme (四段目), Acte IV. Signée Utamaro hitsu, éditeur Nishimurara Yohachi. Vers 1801-1802. (Restaurations). Dim. 39,1 x 26,1 cm Cette série, basée sur la pièce de théâtre Le trésor des loyaux serviteurs, présente des scènes en pied de la vie quotidienne dans le Yoshiwara reliées à des actes de la pièce de théâtre, illustrant l'intrigue dans un cartouche en haut à gauche. La pièce prend sa source dans un incident ayant eu lieu au XVIIIe siècle, lors duquel quarante-sept rōnin (samouraï sans maître) vengèrent la mort de leur ancien chef Asano Naganori (1667-1701). Cette estampe illustre l'acte IV lors duquel Rikiya, fils de Yuranosuke, agenouillé, rend visite à Dame Kaoyo, à droite, réajustant son kimono. Il lui présente un panier en signe de condoléances. Dans cet acte, Maître Enya Hangan (le personnage basé sur Asano Nagamori), est condamné à mort pour avoir enfreint les règles du palais shogunal par un acte de violence. Dans son dernier souffle, il exprime son désir de vengeance auprès de son serviteur le plus fidèle, Ōboshi Yuranosuke. La scène se juxtapose à une scène de préparatifs de soirée d'observation de la lune lors de la fête de la mi-automne. Une femme, debout, tient un plateau avec deux omiki, des offrandes destinées aux dieux en forme de flacons à alcool. À ses pieds, une jeune femme arrange un vase et un homme tient des branches de chrysanthèmes, symbole de l'automne. Références : Ce tirage a figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, pp. 60-61. Tirages similaires reproduits dans : Asano & Clark. The Passionate Art of Kitagawa Utamaro. (1995) 2 vol. #383 Collia-Suzuki. The Complete Woodblock Prints of Kitagawa Utamaro, A Descriptive Catalogue. 2009, pp. 51-53

Kitagawa Utamaro (1753-1806) Oban tate-e, de la série Chūshingura (忠臣蔵), Le trésor des joyaux serviteurs, Rokudanme (六段), Acte VI. Signé Utamaro hitsu. Éditeur Eijudo. Vers 1801-1802. (Trous de ver). Dim. 38,9 x 26,6 cm Cette planche montre une geisha nouant sa ceinture étroite, se préparant à sortir pour un rendez-vous du soir. Son serviteur enveloppe sa boîte de shamisen dans un tissu, tandis qu'une femme lui tend une lanterne. Ces simples préparatifs sont mis en perspective avec la scène dans la réserve, dépeignant un épisode dramatique du Chūshingura, au cours de laquelle Okaru, fiancée à Kampei, l'un des quarante-sept rōnin, quitte sa demeure pour la maison de thé Ichirikiya à laquelle elle a été vendue, laissant derrière elle sa mère âgée et son fiancé. Références : Collia-Suzuki. The Complete Woodblock Prints of Kitagawa Utamaro, A Descriptive Catalogue. 2009, pp. 51-53 Un exemplaire similaire conservé au Seattle Art Museum, Museum n° 2017.23.15

Kitagawa Utamaro (1753-1806) Oban tate-e, de la série Chūshingura (忠臣蔵), Le trésor des loyaux serviteurs, planche Hachidanme (八段目), Acte VIII. Signée Utamaro hitsu, éditeur Nishimurara Yohachi. Vers 1801-1802. (Petite restauration). Dim. 38,1 x 25,1 cm Cette estampe illustre l'acte VIII lors duquel Tonase et sa fille Konami se rendent à Kyoto pour sauver le mariage de Konami à Rikiya, le fils du chef des rōnin, Oboshi Yuranosuke. Konami et Rikya étaient fiancés mais Rikiya savait que la quête de vengeance des rōnin le mènerait à sa mort et il rompit les fiançailles. Tonase et Konami, représentées dans le cartouche en haut à gauche, empruntent la route du Tōkaidō depuis laquelle le mont Fuji est visible. Cette scène se juxtapose à une scène dans le Yoshiwara : deux jeunes femmes marchent devant une devanture dont le noren représente le mont Fuji. Références : Ce tirage a figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, pp. 62-63. Tirage similaire reproduit dans : Collia-Suzuki. The Complete Woodblock Prints of Kitagawa Utamaro, A Descriptive Catalogue. 2009, pp. 51-53

Kitagawa Utamaro (1753-1806) Oban tate-e, de la série Kōmei bijin mitate chūshingura jūnimai tsuzuki (高名美人見立忠臣蔵十二枚つづき ), Chushingura parodié par des beautés célèbres : douze planches, Judanme (十だんめ), Acte X. Signé Utamaro hitsu, éditeur Omiya Gonkuro. Vers 1794-1795. Dim. 38,1 x 26 cm Cette série illustre les différents actes de la célèbre pièce Le trésor des loyaux serviteurs parodiés par des belles femmes. Cette estampe parodie l'acte X de la pièce dans laquelle les rōnin testent la loyauté du marchand Amakawaya Gihei, qui fait de la contrebande d'armes pour eux. Une nuit, les officiers de police débarquent chez Gihei, l'accusant d'aider Yuranosuke, le chef des rōnin. Ils lui ordonnent d'ouvrir un grand coffre mais Gihei, qui sait que Yuranosuke se cache à l'intérieur, monte dessus et refuse de fournir une quelconque information, même quand les officiers menacent de tuer son fils. Finalement, il s'avère que cette fausse descente de police est une ruse pour tester la loyauté de Gihei envers les rōnin. La femme agenouillée sur le coffre incarne Gihei tandis que les trois autres représentent les rōnin déguisés en officiers de police. Ils portent des boîtes contenant des porcelaines chinoises, indiquant qu'un banquet est probablement en passe de se tenir. Références : Ce tirage a figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, pp. 64-65. Tirages similaires reproduits dans : Asano & Clark. The Passionate Art of Kitagawa Utamaro. (1995) 2 vol. #210-10 Collia-Suzuki. The Complete Woodblock Prints of Kitagawa Utamaro, A Descriptive Catalogue. 2009, p. 146 Un tirage similaire conservé au Museum of Fine Arts, Boston, accession number 21.6373.

Kitagawa Utamaro (1753-1806) Oban tate-e, de la série Jitsu kurabe iro no minakami (實競色乃美名家見), Sélection d'Amants Passionnés, planche Yaoya Hambei, nyobo Ochiyo (八百屋半兵衛女房お千代), le Primeur Hambei et sa Femme Ochiyo. Signé Utamaro hitsu, éditeur Nishimuraya Yohachi, cachet de censeur kiwame. Vers 1798-1799. (Petites restaurations). Dim. 39 x 26,1 cm Vers la fin du XVIIIe siècle, Utamaro commença une série d'estampes sur le thème des relations amoureuses, portraiturant des couples célèbres dont la relation se termina tragiquement, inspirant également le théâtre de marionnettes bunraku. Parmi les trois séries réalisées par Utamaro, celle des amants passionnés est la plus importante avec 21 planches. Les compositions sont souvent similaires : les deux protagonistes apparaissent simplement vêtus, avec le titre de la série et leurs noms. Au sein de ce genre centré sur les relations amoureuses compliquées, une place spéciale est donnée aux histoires se terminant par un double suicide ou suicide amoureux (shinjū). Cette estampe illustre l'histoire d'amour sincère et tragique du primeur d'Osaka Hambei et de sa femme Ochiyo. Ils se suicidèrent ensemble une nuit de 1721 à cause de la mère de Hambei qui désapprouvait leur relation. Peu après, les deux auteurs de joruri (genre théâtral accompagné d'instruments), Chikamatsu Monzaemon (1653-1724) et Ki-no-Kaion (1663-1742) écrivirent deux pièces basées sur cette nuit tragique, qui furent jouées dans deux théâtres rivaux d'Osaka. Cette même année, la première version en kabuki fut jouée à Kyoto puis à Edo. Le succès de la pièce força les autorités à intervenir car elle encourageait les suicides. Références : Ce tirage a figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Publié dans le catalogue d'exposition, pp. 66-67 Tirages similaires reproduits dans : Collia-Suzuki. The Complete Woodblock Prints of Kitagawa Utamaro, A Descriptive Catalogue. 2009, p. 124 Un tirage similaire conservé au British Museum, Londres, n° 1929,0611,0.6 et au Museum of Fine Arts, Boston, n° 21.6433.

Kitagawa Utamaro (1753-1806) Triptyque, oban tate-e, Karitaku no kinuginu (仮宅の後朝), Le Lendemain dans les Logements Temporaires du quartier des plaisirs. Signé Utamaro hitsu, éditeur Moriya Jihei. 1800. (Petits trous de ver restaurés). Dim. chaque environ 37,6 x 24,8 cm Les karitaku ou logements temporaires ont été construits au moment où le Yoshiwara a souffert d'incendies, comme ce fut le cas durant le 2e mois de l'année 1800. Ces logements étaient construits dans le quartier de Yama no Shuku, comme l'évoque la Sumida ainsi que le torii du sanctuaire Mimeguri visibles en arrière-plan de la planche de gauche. Ce triptyque représente le deuxième étage des logements temporaires et illustre le départ des clients après une nuit passée dans la maison de plaisirs. Sur la planche de gauche, un groupe de courtisanes salue les clients en train de descendre les escaliers. Un bol et une brosse à dent ont été posés sur le rebord de la fenêtre, indiquant une scène se passant le matin. Sur la planche du centre, une jeune femme tient un miroir entre ses mains, admirant son maquillage. À ses pieds, un serviteur tente d'attirer l'attention d'un jeune homme situé sur la planche de droite. Sur cette dernière, une courtisane est allongée par terre, donnant une lettre à ce même jeune homme encore couché sous la moustiquaire, fumant une pipe. Références : Ce tirage a figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Publié dans le catalogue d'exposition, pp. 68-69. Tirages similaires reproduits dans : Collia-Suzuki. The Complete Woodblock Prints of Kitagawa Utamaro, A Descriptive Catalogue. 2009, p. 397. Un triptyque similaire conservé au Museum of Fine Arts, Boston, accession number 21.7700-2 et au Honolulu Museum of Art, n° 17153a-c.

Chōbunsai (Hosoda) Eishi (1756-1829) Oban tate-e, de la série Seirō moyō awase (青楼模様合), Concours dans le quartier des plaisirs, Takigawa de la Ōgiya, avec ses kamuro Onami et Menami (扇や内瀬川おなみめなみ). Signé Eishi zu, éditeur Eijudo, cachet de censeur kiwame. 1797. (Petits trous). Dim. 38,8 x 26,7 cm Takigawa of the Ōgiya, kamuro Onami and Menami, from the series Contest of Designs in the Pleasure Quarters (Seirō moyō awase). 1797. Référence : Un exemplaire similaire conservé au Museum of Fine Arts, Boston, accession number 11.14068

Katsushika Hokusai (1760-1849) Oban yoko-e, de la série Hyakunin isshu uba ga etoki (百人一首　うはかゑとき), Cent Poèmes racontés par la Nourrice, planche du poème de Tenchi Tenno. Signé Saki Hokusai Éditeur Eijudo. Sceau de censeur kiwame. Vers 1835-36. (Petites restaurations). Dim. 25 x 37,3 cm Il s'agit du premier dessin d'une série inachevée d'Hokusai, Cent Poèmes racontés par la Nourrice, qui fut sa dernière grande série avant qu'il ne consacre les dernières années de sa vie à la peinture. Sur les cent poèmes prévus, seules vingt-sept estampes sont connues comme achevées ; pour les autres, seuls subsistent des dessins préparatoires. C'est l'éditeur Nishimura Yohachi qui avait commandé la série, mais pour des raisons inconnues, sa société, Eijudo, cessa son activité à la fin de l'année 1835. Après avoir publié seulement cinq estampes avec le sceau Eijudo de Nishimura au printemps 1835, la série fut reprise par la maison d'édition Iseri de Ise Sanjiro. Les vingt-deux autres estampes publiées portent un sceau différent qui peut également être lu Eijudo, un clin d'oeil intriguant à la firme disparue. Cette série s'inspire d'une célèbre anthologie de poèmes, le Hyakunin Isshu (Cent poèmes par Cent Poètes), compilée par le poète Fujiwara no Teika en 1235. Les vers rassemblés étaient (et sont toujours) connus de la plupart des Japonais sous une forme ou une autre. Hokusai aborde les poèmes du point de vue d'une nourrice sans éducation, ce qui lui permet de commettre des erreurs apparemment naïves, qui ajoutent une touche de légèreté à ses interprétations. Le poème figurant dans le cartouche est de l'empereur du VIIe siècle Tenchi Tenno. Selon la légende, l'empereur fut surpris par une pluie diluvienne alors qu'il voyageait dans la campagne. Il fut contraint de s'abriter sous un toit où était entreposé le riz fraîchement récolté, mais le toit branlant laissa échapper des gouttes de pluie sur les manches de l'empereur : 秋の田の かりほの庵の 苫をあらみ わが衣手は 露にぬれつつ Aki no ta no Kario no io no Toma wo arami Waga koromode wa Tsuyu ni nure-tsutsu Frustre est le toit de jonc Abritant la moisson De la rizière d'automne Et mes manches sont humectées Des larmes s'en échappant Ce poème témoigne de l'empathie de l'empereur pour son peuple laborieux. Bien qu'il décrive la pluie qui humidifie ses manches, l'image des manches mouillées était une métaphore courante des pleurs (le mot « tsuyu » pouvant signifier « gouttes de rosée » ou « larmes »). Références : Un exemplaire similaire conservé au Museum of Fine Arts, Boston, Accession n° 11.30179

Katsushika Hokusai (1760-1849) Shikishiban (surimono), de la série Zakurogaki-ren goban no uchi wakan e-kyodai (楛垣連五番之内和漢画兄弟), Cinq images de Frères de la Chine et du Japon pour le Cercle Zakurogaki, planche Shiba Kō to Shibata Katsuie (司馬温公と篠塚伊賀守), Sima Guang et Shibata Katsuie. Pigments argent et or. Signé Getchi rōjin iitsu hitsu. 1821. Dim. 20,9 x 18,3 cm Chaque surimono de cette série de cinq associe un guerrier japonais à un guerrier chinois, d'où le terme de " frère " employé dans le titre.

Totoya Hokkei (1780-1850) Shikishiban (surimono) de la série Musha shōchikubai bantsuzuki (武者柗竹梅番續), Série de Guerriers : Pin, Bambou et Prunier, planche Pin : Tomoe Gozen.Poèmes par Seiyōkan Umeyo et Garyōen Umemaro. Pigments argent. Signé Hokkei. Cachet de collectionneur Renate Beck et cachet W S. Vers la fin des années 1820. (Restaurations). Dim. 20,8 x 18,2 cm Tomoe Gozen fait figure d'exception dans la mythologie japonaise. À l'inverse du reste des femmes, souvent louées pour leur beauté, Tomoe Gozen (act. XIIe siècle) est la plus célèbre guerrière japonaise. Elle devint célèbre pour sa force et sa bravoure en tant que commandante de l'armée de son mari Minamoto no Yoshinaka (1154-1185). Elle est décrite pour la première fois dans le dit des Heike, la chronique qui narre les luttes de pouvoir entre le clan Taira et le clan Minamoto, en ces termes : " Tomoe était incroyablement belle [...] Néanmoins, elle était une cavalière intrépide et une femme douée dans le maniement de l'arc. Une fois son épée dégainée, même les dieux et les démons avaient peur de combattre contre elle.". Dans une autre légende, elle est attaquée par un arbre déraciné qu'elle fait voler en éclat, démontrant ainsi sa force. Références : Ce tirage a figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, pp. 132-133 Tirage similaire reproduit dans : Mirviss, Carpenter, The Frank Lloyd Wright Collection of Surimono (1995) p. 218 Un surimono similaire conservé au Museum of Fine Arts, Boston, accession number 21.9279.

Eishosai Choki (act.1786-1808) Oban tate-e, Osan Mohei (おさん茂兵衛), la séparation des amants Osan et Mohei. Signé Shiko ga, éditeur Kōzuya Isuke (Keiundō), cachet de collectionneur Hamilton Easter Field. Vers 1800. (Restaurations et infimes déchirures). Dim. 38,2 x 25,9 cm Référence : Un tirage similaire conservé au Metropolitan Museum of Art, New York, accession number JP1280 et un autre au Tokyo National Museum, Tokyo, n° A-10569_3327.

Utagawa Kunimasa (1773-1810) Oban tate-e, ōkubi-e, portrait de l'acteur Ichikawa Yaozō III dans le rôle de Mita no Jirō Tomotsuna de la pièce Seiwa nidai ōyose Genji (清和二代大寄源氏). Signé Kunimasa ga, éditeur Tamariya Zenbei et cachet de censeur kiwame. Vers 1796. Dim. 37,8 x 25 cm Cet ōkubi-e (littéralement " vue en gros plan du visage ") représente l'acteur Ichikawa Yaozo III, reconnaissable par le môn rouge de forme carrée sur son vêtement portant le caractère ' huit ' en son centre, le " Ya " de Yaozō. Son costume le représente sous les traits d'un bûcheron, portant la coiffure de cette profession et des fagots de bois sur le dos. Cependant, le maquillage et la perruque permettent d'identifier le bandit Mita no Jiro, déguisé en bûcheron. Références : Ce tirage a figuré dans l'exposition The Riddles of Ukiyo-e. Women and Men in Japanese Prints 1765-1865, Japan Museum SieboldHuis, Leiden, 2023. Reproduit dans le catalogue d'exposition, pp. 204-205 Meech, Oliver, Designed for Pleasure : The World of Edo Japan in Prints and Paintings, 1680-1860 (2008) p. 212

Utagawa Toyokuni (1769-1825) Oban tate-e, de la série Natsu no Fuji bijin awase (夏の富士美人合), Acteurs dans leur vie privée associés à de belles femmes, l'acteur Segawa Michisaburō I avec une femme. Signé Toyokuni ga, éditeur Izumiya Ichibei (Kansendô). Vers 1802. (Infimes petits trous). Dim. 38 x 26,1 cm Référence : Un tirage similaire conservé au Museum of Fine Arts, Boston, accession number 11.13507.

Utagawa Toyokuni (1769-1825) Triptyque, oban tate-e, Imoseyama Onna Teikin (妹背山婦女庭訓) Mont Imo et Mont Se : Conte de la Vertu Féminine. Parodie de la scène de la Rivière Yoshino dans la pièce " Imoseyama Onna Teikin. Signé Toyokuni ga sur les trois feuilles. Pas de cachet d'éditeur. Dim. chaque environ 38 x 25,4 cm Deux familles rivales possèdent des domaines sur les rives opposées de la rivière Yoshino. Le fils de l'une, Koganosuke, tombe amoureux de la fille de l'autre, Hinadori, sans connaître leur famille respective. Le dénouement de la pièce résulte en un suicide des deux jeunes amants, préférant la mort à la séparation. Référence : Un tirage similaire conservé au Museum of Fina Arts, Boston, Accession n° 21.7783-5

Utagawa Toyokuni (1769-1825) Triptyque, oban tate-e, Cinq Courtisanes de la Chōjiya à Edo : Hinazuru, Kikuzuru, Utazuru, Tamatsuru, Hanatsuru (ひな鶴　菊つる　哥つる　玉つる　花つる). Signé Toyokuni ga. Éditeur Jakurindō. Au revers, le cachet de Toni Strauss Negbaur. (Restaurations). Dim. chaque environ 39 x 26,1 cm Sur la feuille de gauche, on voit un client fumer la pipe derrière des stores transparents, près d'une femme debout tenant un éventail. Les feuilles du centre et de gauche représentent toutes deux une femme debout et une agenouillée présentant un objet. Les cinq femmes portent l'emblème Chōjiya imprimé sur leur kimono. Référence : Un exemplaire similaire conservé au Museum of Fine Art, Boston, accession n° 21.7753-5. Sur cet exemplaire, la page de gauche montre deux jeunes femmes, dont une s'accoudant au paravent.