BRACELET AUX CAMÉES DONT UN SIGNÉ AMASTINI (1751-c.1816)
En or 750°/°°
À maillons articulés en serti clos de sept camées sur agate probablement de la fin du XVIIIème siècle - début XIXème siècle représentant des figures mythologiques et religieuses, tel Saint-Pierre ou une figure d'Alexandre en Minerve en médaillon signé Antonio Angelo AMASTINI (1751-c.1816)
Fermoir réglable
Travail du milieu du XIXème siècle
Poids brut : 62,37 g
Dim. camée signé Amastini 3,3 x 2,5 cm (petit éclat en bas du buste)
Dim. autres camées de 2,4 x 1,5 à 3,1 x 2,5 cm
(Très fines égrisures, rayures d'usage)
La signature « Amastini » est généralement associée à la dynastie de glypticiens romains Angelo Amastini (1754 - 1815) et son fils Niccolo, actifs entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXème siècle. Graveurs de pierres et marchands de celles-ci, leurs oeuvres ont été vendues et diffusées à Rome dans le contexte européen du « Grand Tour » à de nombreux touristes qui les ramenèrent dans leur pays d'origine, expliquant leur présence dans de nombreuses institutions muséales et collections privées européennes.
Face à la floraison des faux camées et intailles antiques, Anton Pichler (1697-1779) fût le premier graveur sur pierre à signer ses oeuvres afin de mettre en déroute les faussaires et vouer à la postérité le nom du graveur entrainant dans son sillage les meilleurs glypticiens du temps à l'instar de Nathaniel Marchant (17391816), Antonio Berini (1770-1861), Filippo Rega (1761-1833), Benedetto Pistrucci (1783-1855) et Angelo et Niccolo Amastini.
Ces derniers proposant principalement des copies de pierres gravées, bas reliefs et monnaies antiques sous la forme de camées et intailles, notre oeuvre n'a ainsi donc jamais prétendue être antique. Celle-ci reprend l'iconographie classique d'Alexandre en Minerve employée à l'Epoque Moderne et très populaire autour de 1800 qui fût répétée par un grand nombre de lapidaires romains à l'instar de Nicola Morelli (1771-1838).
Très proches stylistiquement, les oeuvres du père et du fils peuvent cependant être distinguées par l'usage d'une signature qui prendrait la forme, pour le père de « A. T. AMASTINI », « A. MASTINI » ou « K T A I AMASTINΠ. » en mélangeant caractères grecs et latins. Tandis que le fils Nicolo Amastini aurait employé les signatures « N. MASTINI » et « AMASTINI », forme sous laquelle notre camée est signé et raison pour laquelle nous pensons qu'il s'agit bien d'une oeuvre attribuable à ce dernier.
Oeuvres en rapport
1. Un camée figurant le profil de Napoléon signé A. MASTINI est conservé à la BNF (inv. camée.936) https://medaillesetantiques.bnf.fr/ws/catalogue/app/collection/record/ark:/12148/c33gb21s25
2. Un camée en pierre dure figurant une Bacchante se trouve au British Museum (inv. 1978,1002.253) https://www.britishmuseum.org/collection/object/H_1978-1002-253
3. Egalement au Brittish Museum, un camée signé « N. MASTINI » est identifié comme étant de la main de Niccolo Amastini est référencé (Inv. 1978,1002.633) https://www.britishmuseum.org/collection/object/H_1978-1002-633
4. Dans les institutions allemandes, deux camées d'Amastini se trouvent à la Staatliche Münzsammung Munich (N. Inv. inconnu) ainsi qu'un camée au Kunsthistorisches Museum;. (Inv. Eichler & Kris 1927, no.597)
5. Pour des représentations de Alexandre en Minerve, voir le camée Comesso (agate, sardonyx, calcédoine et cornaline) de la Collection Guy Ladrière ayant figuré dans l'Exposition à L'École des Arts Joailliers à Paris en 2022 ou le camée d'époque Renaissance "Alexandre le Grand" sur lapis lazuli conservé au Cabinet des Médailles de la BNF (camée.667) https://medaillesetantiques.bnf.fr/ws/catalogue/app/collection/record/ark:/12148/c33gb1dg1t
Bibliographie
1. Philippe MALGOUYRE, Pierres gravées camées, intailles et bagues de la collection Guy Ladrière, Éditions Mare & Martin, 2022. Ce catalogue accompagne l'Exposition à L'École des Arts Joailliers à Paris du 12 mai au 1 er octobre 2022