Portrait de Madame Renée KISLING, 1918
Huile sur toile signée en bas à gauche et datée 1918
Dimensions 65 x 54 cm
Au dos, porte une inscription manuscrite au feutre rouge « 460 »
Portent sur le châssis deux inscriptions manuscrites « 5536 » et une étiquette ancienne collée « MAITRE BLACHE / Commissaire-Priseur 90 / 5, rue Rameau / Vente du 03 JUIN 1981 »
Porte au dos du cadre une étiquette ancienne collée « 63
Beau cadre en bois doré de style Louis XV probablement de la maison RG à Paris
Expert : Expertises Tellier, Paris / Marc-Henri TELLIER, membre de la CEFA
Provenance :
Collection Isis Kischka (1908-1973) à Montmorency ;
Vente Me Georges Blache à Versailles le 3 juin 1981, lot 90 ;
Vente Me Francis Dupuy à Honfleur le 1er janvier 2009, lot 63 ;
Collection particulière, France.
Bibliographie :
Joseph Kessel & Jean Kisling, Kisling 1891-1953, vol. I, Paris, Editions Jean Kisling, 1971,
n° 16, p. 143, illustré
Moïse Kisling naît le 22 janvier 1891 à Cracovie, ville faisant partie à cette date de l’Empire austro-hongrois. En 1910, il rejoint Paris et s’installe à Montmartre. Il se lie alors avec Modigliani, Braque et Max Jacob. En 1911, il voyage en Bretagne découvrant l’Ecole de Pont-Aven et rencontre le poète André Salmon. Un an plus tard, il séjourne à Céret où il retrouve Picasso et Juan Gris. Puis, il se lie avec Soutine et Cocteau. En 1913, il prend un atelier à Montparnasse.
Lors de la Première Guerre mondiale, il s’engage dans la Légion étrangère et Blaise Cendrars devient son ami. Gravement blessé lors de la bataille de l’Artois en 1915, il obtient la citoyenneté française.
Le 21 août 1917, à la marie du 5e arrondissement de Paris, Moïse Kisling épouse Renée Gros, née le 18 juillet 1894 à Besançon. Son père est un chef d’escadron en retraite de la Garde républicaine et sa mère est sans profession. Parmi les témoins à la cérémonie, sont présents Max Jacob et André Salmon.
Cette année-là, Modigliani peint un portrait de Renée Kisling qui est conservé au musée d’art de São Paulo au Brésil.
Notre portrait date de 1918, peu de temps après la célébration du mariage des époux Kisling. Dans notre composition, le peintre représente Renée en buste, de face, la tête légèrement penchée et tournée vers la gauche. Elle porte les cheveux courts avec une frange sur le front. Ses yeux sont bleus, comme le montrent plusieurs portraits d’elle réalisés par l’artiste. Elle est vêtue d’une tenue rouge et porte un grand châle multicolore : rouge, jaune, vert et rose. Son visage, légèrement géométrisé, notamment l’arête du nez, rappelle une caractéristique essentielle du cubisme toujours actif en 1918. Quant au fond, il est constitué d’un camaïeu de brun et se confond presque avec les cheveux de Renée d’une couleur légèrement plus claire. L’expression de son visage laisse transparaître une certaine tristesse. Nous savons que la situation matérielle du couple est difficile dans cette période de guerre. La consécration du peintre vient en 1919 avec sa première exposition à la galerie Eugène Druet à Paris du 27 octobre au 7 novembre, permettant ainsi aux Kisling d’oublier les préoccupations financières.
Deux œuvres de formats inférieurs, datant respectivement de 1918 et 1919, ont été adjugées en ventes aux enchères chez Aguttes à Drouot le 19 juin 2009, lot 78, et chez Sotheby’s à New York le 18 mai 2020, lot 96.
Moïse Kisling meurt à Sanary-sur-Mer le 29 avril 1953 et son épouse Renée le 31 juillet 1960 dans cette même commune .
Mis en vente par Mes Collet & Luneau - Hotel des ventes de Reims