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Une sélection par : Maître Guillaume CORNET - POUSSE-CORNET SARL - VALOIR
Lot 126
Interencheres LIVE
Estimation : 120 000 € - 150 000 €
Exceptionnelle épée en or de récompense de Constantin GRAVIER, comte de Vergennes, capitaine-colonel des Gardes de la Porte, 1815. Garde en or constituée d’une fusée ornée d’un médaillon central perlé sur chaque face, sur l’avers qui représente Louis XVIII de profil, tête à gauche, surmonté d’un faisceau de drapeaux encadré d’une feuille de palme et une de laurier et surmonté d’une rosette, en bas l’insigne des Gardes de la porte : « Deux clefs en sautoir accompagné au milieu d’une épée en pal la pointe en haut surmontée d’une couronne avec un soleil rayonnant brochant sur le tout », sur le revers, le médaillon représente la déesse Athéna recevant une couronne de laurier de la déesse Niké, en dessous les grandes armes de France formées des trois fleurs de lys sur champ d’azur dans un écu brochant un trophée d’armes. Les tranches sont ornées d’une guirlande de feuilles de laurier avec au centre une rosette. L’ensemble de la fusée est à fond amati Le pommeau est de forme tronconique, orné sur chaque face d’une chimère ailée à tête de lion et queue de serpent, le sommet ovale représente le portrait de profil du roi Henri IV à tête laurée dans un médaillon perlé. La branche de garde est formée de deux serpents entrelacés dont la queue unique forme le quillon recourbé et dont les deux têtes viennent s’enrouler à la base du pommeau. La partie centrale de l’arc de la branche est une représentation de la déesse Athéna casquée avec son égide ornée au centre de la tête de Méduse aux cheveux formés de serpents. Elle tient dans chaque main une feuille de palme. Palmettes et feuilles d’acanthe viennent compléter le décor. La virole est décorée de deux rosettes, deux petits médaillons sur chaque face figurent Apollon à tête laurée et Athéna avec les cheveux attachés en un chignon serré . Le plateau de garde présente une bordure ornée d’une frise aux feuilles de laurier et à rosette à fond amati qui fait ressortir le bige (chariot à deux chevaux) montée par une victoire ailée (Victoria) tenant dans la main droite une couronne de laurier, plus haut, de part et d’autre de la virole, à droite un médaillon à frise en feuilles de chêne contient les initiales « CV » en lettres anglaises, à gauche les armes de la famille GRAVIER de Vergennes : « Parti : au I, de gueules à trois oiseaux essorants d'argent, ceux en chef affrontés ; au II, de gueules à la croix d'argent et sur laquelle broche (en cœur), un écusson de sable à un cep de sinople et au chef d'azur chargé d'un soleil d'or. ». La lame est droite à pans creux jusqu’à la moitié et dos plat. A l’origine entièrement bleuie, celle-ci n’a conservé cette finition que sur le premier tiers, dans les pans creux on distingue un cartouche à filet d’or avec feuilles d’acanthe et rosettes aux extrémités et en lettres d’or, sur une face : « La Compagnie Des Gardes De La Porte Du Roi », sur l’autre : « Au Comte De Vergennes Capitaine Colonel. 1er Novembre 1815 ». Sur le dos le devise des Gardes de la Porte : « Custodes Regum Antiquiores » (Les plus anciens Gardes des Rois). Le fourreau est en bois recouvert d’une fine peau de reptile teintée en noir, la chape est ornée de deux bagues, celle du haut soulignée d’une frise festonnée, celle du bas, plus large de quatre rosettes sur un fond amati, le bouton figure une palmette et trois rosettes. La bouterolle est décorée de la même manière avec une bague intermédiaire ornée d’une frise de feuilles d’acanthe doublée d’une frise perlée dont l’extrémité est un dard sphérique en argent. Etui de transport en forme en bois recouvert de maroquin vert frappé des initiales « DV », doublé de soie blanche, fermant par huit petits crochets en cuivre argenté. (accidents à l’étui au niveau du clavier). Longueur totale avec fourreau : 98,3 cm - Longueur totale sans fourreau : 95 cm. Garde : 16,7 cm, largeur maximale : 8,7 cm. Lame : 79,3 cm, largeur : 2 cm. Fourreau : 82,7 cm. Poids brut avec l’étui : 991 gr. Poids brut avec le fourreau : 681 gr. Poids brut sans le fourreau : 544 gr. Poinçons : Poinçon d’orfèvre en forme de losange mais malheureusement illisible, frappé sur chacune des faces de la fusée, sur la face interne de la branche et sous le clavier de la garde. Poinçon d’essai « Tête de bébé 2 » (1798-1838) sur la chape et le bracelet. Non officiel, il fut utilisé à cette époque par les orfèvres parisiens sur leurs productions d’or de deuxième titre (840/1000e ). Un troisième poinçon est présent à l’intérieur de la garde mais il est effacé, par sa forme il pourrait s’agit de la tête de lion de la grosse garantie. Etat de conservation : Cette épée est en très bel état de conservation ayant été protégée par son étui. Un filet à la base de la fusée est fendu. La lame présente des piqures et tâches d’oxydation sur la partie non bleuie qui semble avoir été frottée anciennement soit environ les deux tiers de celle-ci. Analyse comparative : La forme générale et les éléments décoratifs sont comparables à d’autres épées parvenues jusqu’à nous. La garde à fusée biface légèrement convexe ornée de chaque côté au centre d’un médaillon rond perlé encadré en haut et en bas d’un motif décoratif est du même style que les exemplaires en or répertoriés : l’épée de service de Napoléon (Fontainebleau), l’épée dite d’Austerlitz (Musée de l’armée), l’exemplaire du Roi Murat (collection privée), l’épée dit « aux coraux » (Fontainebleau), l’épée « au trois fourreaux » offert au GrandDuc Constantin (Fontainebleau), l’épée de Louis Bonaparte Roi de Hollande ou du duc de San Carlos vendue en 2015 en vente publique (Metropolitan, NYC, USA). Ces exemplaires présentent exactement la même disposition de décors sur la fusée. Les deux tranches de la fusée sont invariablement ciselées d’une guirlande de feuilles de laurier avec au centre une rosette romaine antique. Autre similitude, le poinçon « Tête de bébé 2 », poinçon non officiel utilisé par les orfèvres parisiens sur leurs productions d’or de deuxième titre, est présent sur l’épée du duc de San Carlos réalisée par Biennais à la même époque. Provenance : - Constantin GRAVIER, comte de Vergennes - Conservé dans la famille par succession, cette épée fait partie de ce que ses membres appelaient « le trésor de Vergennes ». Expert CNES: Laurent Mirouze Certificat d'exportation pour un bien culturel du 25.08.2023 120000 / 150000 € Historique Le 30 septembre 1815, Le roi Louis XVIII décrète la dissolution de la compagnie des Gardes de la Porte. A cette occasion, Constantin GRAVIER, comte de Vergennes, capitaine-colonel de cette prestigieuse compagnie reçoit une épée en or en commémoration de son long service dans les gardes. Cette épée de grande valeur a donc été offerte au commandant des 50 Gardes de la Porte du Roi. C’est reconnaitre le prestige immense de cette charge et de celui qui la personnifie. Considérés comme les plus anciens gardes de la maison militaire du Roi de France « La compagnie des gardes de la Porte du Roi est si ancienne qu’on ne connoit point l’époque de sa création, qui, à ce qu’on doit présumer, est du commencement de la monarchie » 2 Leur mission est de constituer la première garde intérieure des rois, aux principales portes d’entrées des palais, châteaux, maisons royales et autres, où Sa Majesté est en personne. Ils doivent veiller à la police intérieure de la cour et sur les « honneurs du Louvre ». IIs ne doivent « …de ne laisser entrer dans ladite cour aucune personne à cheval armée ou autrement, ny aucune espèce d’hommes ayant querelle ou malfaiteuse, les moines, ou autres personne malvêtue et dans le cas d’être soupçonnée et dans ces occasions où ils craindroient d’être forcés dans leurs postes conformément aux anciens réglemens. » (Arch. Nat. O1 3678, Maxime Blin) Ils ont la possibilité de se saisir des contrevenants et de les remettre entre les mains de la Prévôté de l’Hôtel. Ils gardent également les principales entrées du quartier du Roi à l’armée. Ils sont présents lors des grandes cérémonies, escortent les souverains, assurent leur sécurité comme autant de gardes du corps. Leur mission et leur organisation est sensiblement la même que celle des Gardes du Corps ou des Cent-Suisses mais leur périmètre est différent. « En tant que surveillant de la grille royale, ouvrant sur la cour royale, première cour du logis du Roi, leur rôle est considérable quant à la sécurité du souverain ». (Maxime Blin op. cit.) Appartenir à ce corps composé seulement de 50 gardes (augmenté à 80 à la fin du règne de Louis XVI), et de cinq officiers est un privilège immense : il faut être gentilhomme et avoir servi dans l’armée royale, être catholique et mesurer « cinq pied cinq pouces et demi de haut » (environ 1,78 m). La charge de capitaine « a esté possédé par des personnes de considération distinguées par leurs naissances et par leurs dignités ». (Maxime Blin op. cit.). Ceux-ci prêtent serment entre les mains du Roi, honneur très envié à la cour. Ils appartiennent aux plus grandes familles de la Cour. Leurs privilèges sont immenses, ils reçoivent le titre d’écuyer dès leur entrée en service, des lettres de noblesse après trois générations directes dans la compagnie. Ils bénéficient de nombreuses préséances et reçoivent la croix de Saint Louis selon l’ancienneté et des grades supérieurs s’ils passent à l’armée royale. Constantin GRAVIER, comte de Vergennes Fils de Charles GRAVIER comte Vergennes, diplomate envoyé extraordinaire du Roi à Constantinople en 1755 et nommé ambassadeur, poste qu’il occupe jusqu’en 1768. C’est pendant ce long séjour, en 1761, que nait Constantin. En 1777, il entre au service âgé de 16 ans comme enseigne au drapeau au régiment des Gardes françaises. En 1780, il est sous-lieutenant en second. Trois ans plus tard, le 7 décembre 1783, il est nommé capitaine-colonel des Gardes de la Porte du Roi, poste prestigieux s’il en est et dont l’achat de la charge n’a certainement été possible que par la position de son illustre père alors brillant secrétaire d’état aux affaires étrangères du Roi Louis XVI. Mais la compagnie des Gardes de la Porte est réformée par l’ordonnance du 30 septembre 1787 « Sa Majesté, ayant jugé nécessaire d’après son plan général de diminuer considérablement les troupes composant sa garde pour le service près de sa personne… ». A cette date Constantin qui était mestre de camp en second du régiment de Dauphin Dragons, grade possible à son âge que par son passage aux Gardes de la Porte, venait d’être nommé ministre du Roi à Coblence près l’électeur de Trèves, poste qu’il occupe jusqu’en décembre 1791. Pendant les troubles révolutionnaires, il demeure en Allemagne où il prendra la tête de nouveau des Gardes de la Porte du Roi sous la dénomination de compagnie de l’Institution de Saint Louis. Il participe à la campagne de 1792 et reçoit la croix de St Louis en décembre 1795 à 34 ans. En 1802 il rentre en France avec l’accord du futur roi Louis XVIII. Le 7 juin 1814, lors de la première Restauration, il reprend le service de capitaine-colonel des Gardes de la Porte jusqu’à son licenciement par ordonnance royale de Louis XVIII du 1er septembre 1815. Les Gardes de la porte cessent leur service officiellement le 31 octobre 1815. Constantin est mis en non-activité en décembre 1815 et admis à la retraite 15 ans plus tard, Il meurt le 12 septembre 1832, dernier de sa lignée et sans descendance. Parmi les profils de carrière observés, Constantin de Vergennes fait partie de ceux pour qui rentrer dans la compagnie des Gardes de la Porte est une vocation qui couvre l’ensemble d’une carrière. A ce titre il personnifie ces hommes assez peu connus, voire reconnus, du fait de leur petit nombre et que l’histoire a petit à petit oublié. Sources (1) La bijouterie française au XIXe siècle 1800-1900. (2) Archives nationales O1 3678 : Mémoire concernant la compagnie des Gardes de la Porte du Roi. Cité par Maxime Blin : « Les Gardes de la Porte du Roi », l’Harmattan, Paris, 2016.
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