VENTE MASTERS - ART MODERNE

Joaquim SOROLLA y BATISTA (Valence 1863- Cercedilla 1923) et autres Composition: le mariage, la pêche, bateaux , le soir portrait de jeune femme au châle rouge Huile sur vélin (tambourin) 33 cm de diamètre à la vue Signé de plusieurs mains, dont Joaquim Sorolla au centre à gauche (Restauration ancienne) Joaquín Sorolla, figure marquante de l’impressionnisme espagnol, naît à Valence en 1863 et fait connaître dès son plus jeune âge son désir de devenir peintre. Il multiplie les enseignements de l’Académie royale des Beaux-Arts de San Carlos, noue des relations avec les milieux artistiques de Valence, puis Madrid en 1881, Rome en 1884 et Paris en 1885. C’est au sein de la capitale française, au contact de Pedro Gil Moreno de Mora, que l’oeuvre de Sorolla opère un virage vers l’impressionnisme. Durant sa formation, Joaquín Sorolla se rapproche d’Antonio García del Castillo, éminent photographe valençaiys, avec lequel il se lie d’amitié. Il fait la rencontre de Clotilde García del Castillo, la fille d’Antonio, qu’il finit par épouser en 1888. Sa notoriété en pleine expansion, Sorolla se marie avec Clotilde dans la paroisse de San Martin à Valence, à proximité de la mer Méditerranée. C’est à cette occasion que Sorolla et ses camarades peintres entreprennent la réalisation d’une œuvre unique en cadeau de mariage. Cette œuvre, que nous présentons à l’occasion de notre vente, est une huile sur vélin probablement réalisée sur une peau de tambourin. À la fin du XIXe siècle, il n’était en effet pas rare de trouver des créations picturales exécutées sur des tambourins à l’occasion d’événements importants de la vie, comme un baptême, un mariage etc. Ces tambourins incarnent ainsi des objets de célébrations et de véritables souvenirs matériels. L’œuvre que nous proposons se découpe en cinq parties, auxquelles correspondent cinq signatures, parmi celle de Sorolla. Nous pouvons reconnaître l’influence des paysages valençays avec la place considérable qu’occupe la mer et l’élément aquatique dans cette peinture. La référence au mariage est également bien présente, surtout sur la partie gauche de l’œuvre. Cette peinture incarne ainsi la matérialisation de l’union au sens large ; celle par le travail collectif de confrères artistes et celle du mariage dans un couple. N’ayant jamais été proposé en vente et symbolisant la matérialisation de l’union au sens large, l’histoire de cette œuvre en fait un lot exceptionnel de notre vente.

Eugène Louis BOUDIN (Honfleur 1824- Deauville 1898) Dordrecht, Bateaux sur la Meuse Huile sur toile 46 x 65 cm Signé et daté en bas à droite E Boudin 84 Porte sur le châssis l 'inscription à la craie bleue 10711, ainsi que des anciennes étiquettes Provenance: Collection Allard et Noël, Paris Galerie Bernheim Jeune, Paris Vente Tableaux Modernes, Palais Galliéra, Paris, 1er décembre 1967, N° 49 du catalogue (reproduit) Collection Marcel Chassagny (1903-1988), Fondateur de MATRA avec Sylvain Floirat et Jean Luc Lagardère Bibliographie: R. Schmit, Eugène Boudin, 1824-1898; Paris 1973, n°1820, reproduit p. 201

Eugène BOUDIN (Honfleur 1824-Deauville 1898) Buveurs à la ferme Saint Siméon Huile sur carton marouflée sur panneau 18 x 30 cm Signé en bas à droite Eugène Boudin Provenance: Vente Maître Francis Dupuy, vente du 1er Janvier 1999, n° 93 Acquis lors de cette vente par l'actuel propriétaire L'œuvre est répertoriée dans les archives Boudin (Robert et Manuel Schmit) sous le numéro n°3881 Exposition: Eugène Boudin, Honfleur, 1992, n° 14 Eugène Boudin en Normandie, Honfleur, 1998, n° 98, reproduit page 93

Kees VAN DONGEN (Delfshaven 1877 - Monaco 1968) Voiture à cheval Craie noire sur papier 40 x 55,5 cm à la vue Monogrammé en bas à droite V.D Provenance: Collection particulière

Louise JANIN (Durham 1893 - Meudon 1997) L'après midi d'un faune, 1925 Huile sur panneau 92 x 78 cm Titré en bas à gauche L'après-midi d'un faune et signé en bas à droite Janin Porte en bas au centre le cartel Louise Janin Provenance: Collection particulière, Paris Exposition: Exposition Internationale des Arts Décoratifs, Paris, 1925 Bibliographie : Nicole Lamothe, Monique Marmatcheva, Louise Janin témoin du siècle, 1993, reproduit p 16 "Une jeune femme américaine est venue à Paris avec le génie de l'arabesque" Barnett Conlan (Daily Mail)

Pierre Auguste RENOIR (Limoges 1841-Cagnes sur Mer 1919) Les joueuses de croquet, vers 1892 Dessin au fusain sur papier 46 x 62 cm Monogrammé en bas vers la gauche R Provenance: Collection Ambroise Vollard Collection Martin Fabiani, Paris Paul Pétridès, Paris Vente aux Enchère Publiques au profit des Prisonniers Résistants et Déportés du M.N.P.G.D, le mercredi 23 mai 1945; Galerie Drouant David, n°27. Collection Docteur Pierre Osenat Collection particulière Bibliographie: Guy Patrice et Michel Dauberville, Renoir, Catalogue Raisonné des Tableaux, pastels, dessins et aquarelles, Tome 2, Paris 2009, N° 1504, reproduit page 508 « Ce dessin m’a pris cinq minutes, mais j’ai mis soixante ans pour y arriver » Pierre-Auguste Renoir. Artiste emblématique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle rattaché au groupe des Impressionnistes, Auguste Renoir nous a livré une œuvre picturale majeure particulièrement riche de dessins comme Les Joueuses de croquet, circa 1892 que nous présentons à l’occasion de notre vente. Ce type de dessin servait régulièrement d’esquisses pour des tableaux. Ainsi, Les Joueuses de croquet, ou encore La partie de croquet, produits en 1892, ont probablement servi à la réalisation de La partie de croquet ou Enfants dans le jardin de Montmartre de 1895. Notre dessin, Les Joueuses de croquet, est une étude qui représente un groupe de femmes jouant au croquet au premier, suivi d’un paysage boisé en arrière-plan qui peut être associé au jardin de Montmartre. L’espace où se déroule la scène traduit l’attrait particulier qu’entretiennent les peintres impressionnistes avec la représentation de la nature au sein de leurs œuvres. Les rapides coups de crayon esquissent des formes dynamiques et tout en verticalité, mais la composition générale reste épurée. L’objectif est de représenter une scène de vie, sans idéalisation et sans exactitude, en offrant au regard une impression d’ensemble tout en sensibilité et légèreté. Les Joueuses de croquet évoque l’importance de la vie quotidienne et ce qui relève de l’éphémère. Le croquet est une activité extérieure rendue très populaire au sein de la bourgeoisie française entre la deuxième moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle. Il s’agit d’un loisir au caractère décontracté et estival. C’est un divertissement collectif habituel ainsi qu’un moment de partage qui représente la possibilité de discuter, d’échanger et de s’amuser. L’artiste parvient à capturer un bref instant de cette partie de jeu, à lui rendre toute sa vivacité et sa gaité. Le principe même de l’esquisse renforce la qualité spontanée de ce dessin. En ce sens, Les Joueuses de croquet illustre les préoccupations des artistes impressionnistes en mettant l’accent sur le mouvement et l’instantanéité.

Georges BRAQUE (Argenteuil 1882 - Paris 1963) Portrait de Julia (1902) Huile sur carton 46 x 33 cm (Accident au centre) Provenance : Offert par voeux testamentaires à l'actuel propriétaire Georges Braque, pour qui la peinture est un but ultime commence son apprentissage dans l’entreprise de son père puis chez Roney peintre décorateur dès son arrivée en 1900 à Paris et un bref passage à l’Ecole des Beaux–Arts dans l’atelier de Léon Bonnat Maître de l’époque du portrait officiel, il s’inscrit à l’académie Humbert où il rencontre Marie Laurencin et Francis Picabia. La découverte des tableaux de Matisse et de Cézanne lors d’un rétrospective au salon d’Automne révèle en lui une nouvelle voie. Au cours de sa vie Georges Braque saura toujours mêler l’amitié et la peinture. Fidèle, il sut conserver ses amitiés d’Argenteuil et du Havre autant que ménager celles de peintres. Nos deux tableaux proviennent de la même collection et furent offert par Georges Braque à une de ses amies de jeunesse, Julia, plus tard il signera les photographies des œuvres. Autant le paysage aborde par la structure des verticales et des horizontales l’inspiration cézanienne qui le portera avec Pablo Picasso à fragmentation des formes en facettes jusqu’au Cubisme autant le portait tout en douceur et retenue par le contraste des couleurs complémentaires verte et rouge pourrait annoncer l’explosion du fauvisme.

Georges BRAQUE (Argenteuil 1882 - Paris 1963) Maison dans un paysage Huile sur toile d'origine 46,5 x 35,5 cm Provenance : Offert par voeux testamentaires à l'actuel propriétaire

Gustave CARIOT (Perigny sur Yerres 1872-Paris 1950) Les meules Huile sur toile d'origine 38 x 46 cm Signé et daté en bas à droite G.Cariot 1911 Provenance: Collection particulière « Quand d'un plus éclatant élan pour de plus harmonieuses clameurs ses couleurs se confédèrent-elles ? Au soleil soiral surtout s'exaltaient Les Meules d'été, elles s'auréolaient de pourpre en flammèches : l'hiver, elles ruisselaient au sol leurs ombres phosphorescentes et, sur un ciel d'abord rose puis d'or, elles miroitaient, émaillées bleu par un brusque dégel ». Poème sur les meules de Félix Fénéon cité dans Daniel Wildenstein, Monet ou le triomphe de l’impressionnisme, Cologne, Taschen, 2010, p. 279.

Blanche HOSCHEDE-MONET (Paris 1865-Nice 1947) Beaumont-le-Roger, paysage Huile sur toile d'origine 50 x 82,5 cm Signé en bas à droite Blanche Hoschedé Nous remercions Monsieur Philippe Piguet de nous avoir confirmé l'authentification de cette oeuvre qui sera répertoriée dans le catalogue raisonné actuellement en préparation. Un certificat pourra être délivré à la charge de l'acquéreur. Provenance: Collection particulière Elève et intime de Claude Monet, Blanche Hoschédé Monet est une artiste peintre remarquable de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle. De nature discrète, elle reste longtemps dans l’ombre de son beau-père, Claude Monet, pour lequel elle nourrit une véritable admiration. Elle élabore une Œuvre emprunte de l’esthétique impressionniste en peignant des paysages de campagne qui célèbrent le plein air et le présent. Blanche Hoschédé Monet cherche à capturer la fugacité du temps qui passe, à saisir les variations lumineuses et atmosphériques des moments qu’elle choisit de représenter. L’artiste développe une touche vive, marquée par l’empâtement et la juxtaposition de matières. Sa palette chromatique, intense, associe des couleurs complémentaires en présentant des nuances de bleu et de violet typiques de l’œuvre de Claude Monet et des couleurs plus flamboyantes et lumineuses.

Robert Antoine PINCHON (Rouen 1886-1943) Oies dans le jardin Huile sur toile d'origine 72 x 90 cm Signé de manière effacée en bas à droite Porte au dos le cachet du marchand de toiles Legrib à Rouen

Maxime MAUFRA (Nantes 1861 - Poncé sur le Loir 1918) Le port du Pouldu , l'embouchure de la Laïta,1891 Huile sur toile d'origine 80 x 110,5 cm Signé et daté en bas à droite M Maufra 91 Cette œuvre figure sous le n° 42 dans le Catalogue critique de l’œuvre de Maxime Maufra par Caroline Durand-Ruel Godfroy actuellement en cours de parution sur Internet Provenance: Vente Sotheby's Londres, 4 Avril 1990, lot n° 384 ( le Hameau) Kunsthandel Frans Jacobs, Amsterdam Collection privée, Laren Collection particulière Vente Impressionist and Modern Art Day sale, Christie's, Londres, 28 Juin 2017, n° 419 ( BI) Collection particulière

Achille LAUGE (Arzens 1861 - Cailhau 1944) Villa La gardie à Cailhau, 1933 Huile sur toile d'origine 60 x 73 cm Signé et daté en bas à gauche A. Laugé 33 Cette œuvre a été commandée directement à Achille Laugé puis est passée par voie de succession, jusqu'au précédent propriétaire Nous remercions Mme Nicole Tamburini d'avoir confirmé l'authenticité de cette œuvre et qui sera incluse au catalogue raisonné de l'artiste. Un certificat de Mme Tamburini sera remis à l'acquéreur. Provenance: Collection particulière

Albert MARQUET (Bordeaux 1875 - Paris 1947) Le village de La Frette, circa 1939 - 1940 Huile sur panneau 33 x 41 cm Signé en bas à droite Marquet Nous remercions le Comité Marquet de nous avoir confirmé l'authenticité de cette oeuvre. Provenance : Robert Damond, Paris (circa 1956) Collection privée, Paris, par voie de succession ALBERT MARQUET, GRAND MAÎTRE DES PAYSAGES ET DES EAUX Dans Le village de La Frette, circa 1939-1940, Marquet élabore une composition en plongée, structurée par une diagonale dessinant le cours de la Seine et filant vers l’horizon, par des verticales figurant le cloché d’une église et les habitations d’un village. Les délicats miroitement de l’eau, associés à l’étendue de cette perspective presque infinie, sont des éléments typiques des œuvres de Marquet. L’artiste, qui cherche à fixer la fluidité et l’impermanence, nous inspire un sentiment d’immobilité, une impression de hors du temps. Il en ressort une peinture contemplative, comme une invitation au calme et à la méditation.

Maximilien LUCE (Paris 1858 - 1941) Les lavandières à Kermouster Huile sur toile d'origine 54 x 65 cm Signé en bas à droite Luce Annoté au dos de la toile Luce 89 et sur le châssis Kermouster Provenance: Ancienne collection Frederic Luce Vente Maître Ader, Paris, 3 décembre 1975 Vente Maître Blache, Versailles, 2 juin 1976, n° 76 Collection particulière Bibliographie: Jean Boin-Denise Bazetoux, Maximilien Luce catalogue raisonné de l'œuvre peint, tome II, Paris, 1986, n° 1618, reproduit page 397

Georges MANZANA-PISSARRO (Louveciennes 1871-1961) Le Château Gaillard au Petit Andely vu du moulin Gardon Huile sur carton 46 x 55 cm Signé et daté en bas à gauche Manzana Pissarro 1936 Porte au dos les indications manuscrites La Château Gaillard au Petit Andely vu du Moulin Gardon Manzana Pissarro Nous remercions Madame Lélia Pissarro de nous avoir confirmé l'authenticité de cette œuvre.

Maximilien LUCE (Paris 1858-1941) Fonderie à Charleroi, la coulée. Huile sur toile d'origine 46 x 61 cm Cachet de la signature en bas à gauche Luce Provenance: Collection particulière Bibliographie: D Bazetoux, Maximilien Luce catalogue raisonné de l'œuvre peint, tome III, Paris, 2005, n° 619 reproduit page 156.

Achille Emile Othon FRIESZ (Le Havre 1879 - Paris 1949) Paysage, Méounès, 1925 Huile sur toile d'origine 46 x 55 cm Signé et daté en bas à gauche E Othon Friesz 25 Porte au dos les mentions manuscrites Méounes 1925 et contresigné E O Friesz

Achille Emile Othon FRIESZ (Le Havre 1879-Paris 1949) Départ pour Terre-Neuve, Saint-Malo 1935 Huile sur toile d'origine 38 x 46 cm Signé en bas à droite E Othon Friesz Porte au dos les mentions autographes Départ pour Terre Neuve Saint Malo 1935 EOF Provenance : Vente Tableaux Modernes, Art contemporain, Sculptures, Maîtres Laurin Guilloux Buffetaux Tailleur, 25 mai 1976, Galliera, Paris Lot 42, reproduit Acquis par l'actuel propriétaire lors de cette vente

Antoni CLAVE (Barcelone 1913- Saint Tropez 2005) Femme dans un intérieur, vers 1942- 1943 Huile sur isorel 38 x 46,5 cm Signé en bas à droite Clavé Provenance: Collection particulière Cette œuvre est répertoriée dans les archives Clavé sus le numéro 42 TMC 2 Un certificat des archives Antoni Clavé en date du 4 avril 1997 sera remis à l'acquéreur Les archives Antoni Clavé nous ont confirmé l'authenticité de cette œuvre. « "Le monde extérieur est si opaque, le monde intérieur est doublement cher" » p. 50; « Contre le glamour superficiel des extérieurs, Clavé a découvert - réinventé - avec Vuillard une peinture du secret, avec toute son intensité et sa puissance. La lumière devient intérieure, éclairant les chambres, les lits et les modèles en eux-mêmes. Les ombres mêmes s'animent et l'on peut toucher du doigt le mystère de la création. Après avoir peiné et attendu si longtemps, Clavé découvre une peinture silencieuse, à la fois fraîche et chaude, amoureuse et saturnine. En 1942, dans son atelier de la rue Boissonnade, il peint Denise, une harmonie de verts et de rouges, et Mère du peintre, où la présence bienveillante de sa mère, Maria San-Marti, illumine doucement les bleus, les rouges violacés et les sépias » pp. 54-55. Pierre SEGHERS et Pierre CABANNE, CLAVE, Barcelone, Ediciones polígrafa, S. A., 1991 (traductions).

Emile BERNARD (Lille 1868 - Paris 1941) Le troubadour et sa muse, 1895 Huile sur toile d'origine 67 x 44,5 cm Monogrammé et daté en bas au centre EB95 Madame Beatrice Alttariba Recchi a confirmé l'authenticité de cette œuvre qui sera inscrite aux archives Emile Bernard. Lorsque Emile Bernard réalise cette œuvre il vit en Egypte depuis deux ans, son style est encore empreint de l’Ecole de Pont Aven, et l’artiste parle de cette échappée vers une autre civilisation comme d’un « recueillement où je me suis volontairement plongé, cet oubli que j’ai suscité, aidé même, pour un travail plus intime, plus vaste, plus sérieux ». Cette transition vers un style plus personnel s’opère dans ce tableau par le traitement des corps plus en relief, les lignes sont fluides, les corps ondulants, les volumes plus marqués et les jeux d’ombres et de lumières créent de la profondeur. L’œuvre perd son côté purement décoratif pour atteindre une autre dimension. Nous pouvons rapprocher ce tableau d’une autre œuvre de la même année, Femmes bédouines dans une avenue d’arbres ou l’on retrouve la même atmosphère chaude de l’Egypte. 3 mai 1895 lettre à Andries Bonger in Emile Bernard, Les lettres d’un artiste (1884-1941), Edition établie par Neil Mc William, 2012. Provenance: Vente Libaude et à à divers, Beaussant Lefebvre, 28 mai 2021, Paris Hôte Drouot, lot 132 Acquis lors de cette vente par l'actuel propriétaire

Jacqueline MARVAL (Quaix en Chartreuse 1866 - Paris 1932) Esquisse de la plage de Biarritz, circa 1921-1922 Huile sur toile contrecollée sur panneau 43,5 x 79,5 cm Non signé Porte des annotations apocryphes au dos du panneau de montage Nous remercions le Comité Jacqueline Marval de nous avoir confirmé l'authenticité de cette œuvre. « Une des plus remarquables artistes de ce temps », Guillaume Apollinaire, L’intransigeant, 25 février 1912. Voici comment le critique et poète parle de l’œuvre de Jacqueline Marval, une femme et une artiste qui a su se distinguer sur la scène française et internationale dans la première moitié du XXe siècle. Marie-Joséphine Vallet, plus connue sous le nom de Jacqueline Marval, passe le début de sa vie à Grenoble où elle se marie puis se sépare de son mari. Elle incarne l’image de la femme forte, cherchant à s’assumer seule avec son métier de giletière, ainsi que d’une femme créative en passe de devenir une importante artiste de son temps. En 1895, elle quitte Grenoble pour s’installer à Paris, dans le quartier de Montparnasse où elle fait la rencontre de nombreux artistes, tels que Flandrin, Marquet, Matisse, Van Dongen, Marquet, Manguin, Camoin et Picasso. Elle peint des paysages et adopte un style vif, spontané, aux antipodes des productions réalisées au sein de l’atelier de Gustave Moreau. Elle affiche déjà la marque de son œuvre, aux traits souples et rapides, sans fioriture, aux teintes pastels et lumineuses. L’entrée dans le XXe siècle incarne un tournant dans sa vie. En 1901, elle participe au Salon des Indépendants, ce qui marque le début d’une véritable carrière d’artiste peintre. Elle est remarquée par le célèbre marchand d’art, Ambroise Vollard, qui acquiert quelques-unes de ses œuvres les plus notables. Elle fait une percée dans un monde majoritairement masculin, devenant à la fois créatrice et modèle. Elle développe une poésie chromatique aux couleurs pastel et délicates, exaltant un parfum saisissant de douceur et de fraicheur. Elle parvient à alterner entre des portraits féminins comme Esquisse pour la danseuse espagnole, circa 1925, et des autoportraits, parfois déguisés. Louis Vauxcelles lui dédie même les mots suivants : « De même qu’on dit un Renoir, un Denis, un Maillol, pour résumer certain type de femme imaginé par ces artistes, de même doit-on dire : un Marval » (Louis Vauxcelles, Mme Marval, dans Gil Blas, 5 mars 1912). Jacqueline Marval s’illustre également dans les peintures de paysages au grès de ses voyages entre la Normandie et le sud-ouest de la France, et en tire des œuvres tirées sur le vif comme Esquisse de la plage de Biarritz, circa 1921-1922. H: 45 x L: 79 cm

Jacqueline MARVAL (Quaix en Chartreuse 1866 - Paris 1932) Esquisse pour la danseuse espagnole, circa 1925 Huile sur toile d'origine 54 x 80 cm Non signé Nous remercions le Comité Jacqueline Marval de nous avoir confirmé l'authenticité de cette œuvre. H: 54.5 x L: 81 cm

Henri LEBASQUE (Champigné 1865 - Le Cannet 1937) Glaïeuls et dahlias dans un vase Huile sur toile d'origine 61 x 38 cm Signé en bas à gauche Lebasque Provenance: Vente Tableaux Modernes, Maître Holtz, les Baux de Provence, 14 juillet 2007 Acquis lors de cette vente par l'actuel propriétaire Bibliographie: Denise Bazetoux, Henri Lebasque catalogue raisonné; tome 1, Neuilly sur Marne , 2008, n° 823 reproduit page 223 « …S’étant d’abord essayé à la division du ton auprès de Luce et de Signac, puis devenu la camarade de la violente, chatoyante équite des Matisses, Rouault, Dufy, Manguin, il devait fatalement s’orienter vers al source de la lumière et de la couleur, le midi … il est donc désormais un peintre de la Provence et de la Méditerranée, Le possesseur d’un royaume de fleurs, de palmiers, d’oliviers, de jeunes filles et de plages. Les théories des Néo- Impressionnistes, les audaces des fauves, il a connu tout cela, il l’a traversé, mais sans en rester le prisonnier et comme on passe sous une averse de pétales et de rayons, n’en retenant qu’une incitation produire des images éclatantes sans doute, mais tranquilles et harmonieuses….» in Jean Cassou préface Exposition Lebasque Musée Massena 1965

Henri CHARLES MANGUIN (Paris 1874 - Gassin 1949) Brassée de Pivoines Huile sur toile d'origine 54 x 65 cm Signé en bas à gauche Manguin Provenance: Collection particulière Un certificat de Madame Claude Holstein Manguin sera remis à l'acquéreur

Maurice UTRILLO (Paris 1883 - Dax 1955) Tour du Philosophe, Montmartre Gouache 24 x 32 cm Signé en bas à droite Maurice Utrillo Titré et signé au dos Tour du Philosophe Maurice Utrillo Porte au dos la marque au pochoir du marchand de toiles la palette de Rubens Provenance: Collection particulière Un certificat de Messieurs Petridès et Fabris en date du 9 Novembre 1995, sera remis à l'acquéreur L'authenticité de cette œuvre a été confirmée par le comité Maurice Utrillo

Torajiro KOJIMA L'ancien marché aux poisson de Gand, circa 1910 Huile sur toile 55 x 45,5 cm Signé en bas à droite T. Kojima Provenance: Collection particulière

Maurice de VLAMINCK (Paris 1876 - Rueil la Gadelière 1958) Nature morte aux fruits Huile sur toile 81 x 116 cm Signé en bas à droite Vlaminck Porte sur le châssis l'inscription à la craie bleue 2533 Porte au dos sur le châssis les anciennes étiquettes: Exposition Vlaminck Musée de l'Athénée, Genève, du 17 juillet au 11 septembre 1958 Galerie Tamenaga Un certificat du Wildenstein Institute du 2 decembre 2003 sera remis à l'acquéreur Provenance: Galerie Bernheim Collection Jacques Lindon, en 1958 Galerie Tamenaga Vente Impressionnist and Modern Art, Christie's Londres, 3 février 2004, Lot 289 Collection privée Exposition: Exposition Vlaminck Musée de l'Athénée, Genève, du 17 juillet au 11 septembre 1958

Henri LAURENS (Paris 1885 - 1954) Femme couchée Crayon 17,5 x 24 cm Monogrammé en bas à droite HL Porte au dos sur le carton de montage les anciennes étiquettes des galeries: Galerie Leiris, Rue d'Astorg, Paris Galerie der Spiegel ,Cologne Galerie Grabo-Stevenson, Hambourg Galerie Springer, Berlin Galerie Der Spiegel, Köln Galerie Claude Bernard, Paris Galerie Bérès, Paris Provenance: Collection particulière, acquis auprès de la galerie Berès Galerie Leiris, Rue d'Astorg, Paris , photo n° 7745, n° 06956 Galerie der Spiegel ,Cologne, 1953 n° 8 Galerie Grabo-Stevenson, Hambourg Galerie Springer, Berlin Galerie Der Spiegel, Köln Galerie Claude Bernard, Paris, n° 719 et sur une autre n°331 Galerie Bérès, Paris, n° 128, reproduit page 237 Bibliographie: The sculpture of Henri Laurens, recollections Henry Laurens by Daniel- Henry Kahnweiller, Harry N. Abrams, publishers N.Y, reproduit page 30 Anne Isabelle Berès et Michel Arveiller, Henri Laurens, 1885-1954, catalogue d'exposition, Paris, 2004, n°128, reproduit page 237 ORAGE D’ARGILE A Henri Laurens Ni la terre ni la mer ni le vent ni le feu mais le pain blanc des corps doré par l’amitié salubre Sel des confrontations premières A tire d’aile et loin des ossatures friables le règne des merveilles physiques s’ébroue et fait son nid sur les copeaux de l’espace avivé nuages rocs fugaces Mains rudes mais fines sans ennui sans colère pour les aumônes du soleil Rions gerbe d’éclairs au-dessus des vallées toujours jeunes où gronde un tonnerre de douceur. Michel Leiris   « Mais que dire, écrit-il en 1946 dans Le Point, devant le fait, déjà depuis si longtemps, accompli ? Or, une œuvre est toujours un fait accompli ; qu’on se mette à la considérer avec trop de retard ou un peu d’avance – un acte par lequel un homme a culbuté ou gagné la partie. L’artiste agit dans l’élan magnifique de sa force et se tait. Ce n’est plus à lui, dès lors, mais à son œuvre, de subir l’assaut des bavardages qui viendront la mettre en vedette et en même temps la miner. Car rien n’est plus friable au temps que la vedette, si les assises d’un réel génie ne sont là pour la soutenir. Alors que le silence est, en tout cas, une base d’attente dont on a pas encore fini d’éprouver la solidité. Henri Laurens est un homme et un artiste silencieux » De Pierre Reverdy cité dans Anisabelle Bérès et Michel Arveiller, Henri Laurens 1885-1954, Paris, Galerie Berès, 2004, p. 12. Né à la fin du XIXe siècle, Henri Laurens est décrit comme un artiste discret et silencieux. D’après ses proches, sa modestie n’a d’égale que son sens de la mesure dans ses créations. Il compose ses œuvres avec rythme, alternant entre vide et plein, et sensibilité. Comme l’écrit Maurice Raynal : « l’œuvre de Laurens est une force vive qui ne parle pas. Quelle sérénité de puissance ! ». D’après le critique, ses dessins et sculptures sont nourris d’un « lyrisme vital ». Son œuvre est une projection de lui-même, la matérialisation de son énergie ; un mélange de puissance et de simplicité. Marthe Laurens rapporte au sujet de l’artiste : [c’était] un émerveillement constant de primitif. Il était si simple ». Tout en maintenant des éléments de la figuration naturaliste occidentale, Henri Laurens crée un langage résolument moderne en s’inspirant des productions préhistoriques, crétoises, africaines ou encore de la tradition des Primitifs Italiens. Anisabelle Bérès et Michel Arveiller, Henri Laurens 1885-1954, Paris, Galerie Berès, 2004, p. 13.

Marcel GROMAIRE (Noyelles-sur-Sambre 1892- Paris 1971) Nu debout et nus assis sous un arbre, 1966 Aquarelle sur trait de plume et encre noire 50,5 x 33 cm Signé et daté et daté en bas à gauche Gromaire 1966 Un certificat d'authenticité de Madame Françoise Chibret-Plaussu sera remis à l'acquéreur.

Alexander CALDER (1898-1976) Man on thight rope Encre sur papier 40,5 x 34,5 cm Provenance: Perls Galleries, New-York Collection particulière, acquis auprès de la Perls galleries Collection particulière Sotheby's New York Vente privée Acquis auprès de Sotheby's par l'actuel propriétaire « J’adore la mécanique du cirque, ses grands espaces et le rai de lumière » CALDER, Alexander, Autobiographie, trad. Jean Davidson, Paris, Maeght, 1972, p. 82

Augustin LESAGE (Saint Pierre Lez Auchel 1876 - Burbure 1954) Composition symbolique et décorative sur la Haute et Basse Egypte Huile sur toile contre-collée sur panneau 148 x 95 cm Signé, situé et daté en bas à droite A Lesage Burbure 1935 Un certificat de Monsieur Pierre Guénégan sera remis à l'acquéreur. Provenance: Collection privée de Mme C, Le Touquet "Il s’établit entre la peinture et moi une indéfinissable correspondance, comme si je ne pouvais discerner si je venais de la peindre ou seulement de la retrouver" Augustin Lesage cité dans le Petit Journal de l’exposition, « Augustin Lesage », Musée d’Arras et Musée de Béthune, 15 octobre 1988 – 15 janvier 1989, p. 9. Artiste prolifique de la première moitié du XXe siècle, Augustin Lesage est l’auteur d’une œuvre exceptionnelle qui puise ses sources dans le spiritisme, ainsi que dans la littérature spirite, religieuse et historique. Minier de profession, Lesage se découvre une âme de peintre. Un jour de 1911 ou 1912, l’artiste a une révélation : une voix se manifeste et lui annonce un destin surprenant. Le peintre déclare : "J’étais dans la mine, dans une galerie très éloignée, je travaillais seul dans un petit boyau de cinquante centimètres… Tout à coup, j’entends des voix qui me parlent. Je regarde de tous côtés, je ne pouvais même pas me retourner à cet endroit, j’étais seul. Voyez ma stupéfaction ! J’avais peur, mes cheveux se dressaient sur ma tête… J’entends : N’aie crainte, nous sommes près de toi, un jour tu seras peintre…" (Augustin Lesage cité dans le Petit Journal de l’exposition, « Augustin Lesage », Musée d’Arras et Musée de Béthune, 15 octobre 1988 – 15 janvier 1989, p. 3). Les années 1910 marquent ainsi le début de son épopée d’artiste peintre, soit au moment où la médecine et la psychiatrie rencontrent le champ de la création artistique comme nouveau domaine d’étude. En 1926, Lesage expose respectivement au Salon des Beaux-Arts dans la section architecture et, en novembre, au Salon d’Automne. Aux Beaux-Arts, Lesage présente deux Compositions symboliques sur le monde spirituel, et au Salon d’Automne L’esprit de la Pyramide ; marque de l’intérêt que le peintre développe pour l’Egypte, bien au-delà des préoccupations que les artistes associés à l’art brut ont traditionnellement investies. Il explique ainsi au docteur Osty en 1927 : "Je vais souvent en dédoublement dans les Pyramides et je vois de belles choses (…) ce que j’ai pu faire en des vies antérieures (…) je me sens constamment dans ce travail formidable des pyramides, dans ces peintures, sculptures, moulages ; si cela est inné chez moi, cela va sans dire que j’ai été autrefois dans ces choses là." (Augustin Lesage dans le Petit Journal de l’exposition, « Augustin Lesage », Musée d’Arras et Musée de Béthune, 15 octobre 1988 – 15 janvier 1989, p. 9). À partir de 1936, Lesage entreprend plusieurs voyages en Algérie et, en 1939, est invité en Egypte. C’est au cours de ces années qu’il nourrit une réelle obsession pour la culture égyptienne et une démarche consciencieusement élaborée. Il se sent comme lié à l’histoire de l’Egypte et chargé de retranscrire l’expérience qu’il en aurait eu lors d’une vie antérieure. Composition symbolique et décorative sur la Haute et Basse Egypte et Composition, font partie de ces productions inspirées de l’Egypte. Ces deux œuvres, que nous présentons à l’occasion de notre vente, illustrent la manière dont les motifs égyptiens prennent une place prépondérante dans les compositions de Lesage. Même si l’artiste est rattaché au mouvement de l’art brut, il fait preuve d’une attention toute particulière apportée au savoir historique et iconographique. Hiéroglyphes, figures mythiques et religieuses se mêlent à une rythmique savamment orchestrée. L’artiste allie économie et précision du geste, petites touches empâtées et juxtaposées, référents figuratifs et mystiques... Ces œuvres sont construites de manière symétrique, à l’exception des figures anthropomorphes, et offrent un aspect presque kaléidoscopique. Composition symbolique et décorative sur la Haute et Basse Egypte et Composition, témoigne d’un réel effort iconographique puisque, dans un ovale central, apparaît une tête de pharaon. Les regalia traditionnellement attribuées aux pharaons égyptiens permettent d’identifier le statut pharaonique du personnage central. Ce dernier est coiffé du némès, alternant entre bandes bleus lapis et jaune, avec en son centre un uraeus, et porte une barbe longue fine cérémonielle. Ce personnage tient le sceptre-héqa, héritier du monde pastoral, et le nekhekh, fouet symbolique associés aux pharaons. De chaque côté de ce pharaon central se dressent plusieurs autres figures pharaoniques présentent des attributs similaires. Au-dessus de ce groupe pharaonique se tiennent deux personnages de profil qui semblent s’unir. La figure de droite est un homme qui porte le pschent royal. Celle de gauche peut faire songer au buste de Nefertiti, coiffé d’une couronne bleue additionné d’un serpent-uraeus, découvert en 1912. L’ensemble de ces personnages est intégré dans un décor symétrique et décoratif. Dans Composition symbolique et décorative sur la Haute et Basse Egypte et Composition, ainsi que dans Composition, c’est toute la spiritualité et le talent d’Augustin Lesage qui s’expriment.

Augustin LESAGE (Saint Pierre Lez Auchel 1876 - Burbure 1954) Composition Huile sur toile d'origine 95 x 72 cm Signé en bas à droite A Lesage sur le retour de la toile sur le châssis (sous la baguette d'encadrement) Un certificat de Monsieur Pierre Guénégan sera remis à l'acquéreur. Provenance: Collection privée de Mme C, Le Touquet

Louis VALTAT (Dieppe 1869 - Paris 1952) Le lac au bois de Boulogne Huile sur toile marouflée sur carton 27x 35 cm Signé en bas à gauche L. Valtat Provenance : Collection Jacques Jules Legillon Bibliographie: J. Valtat, Louis Valtat catalogue raisonné de l'œuvre peint 1869-1952; Neuchâtel, 1977, n° 2351, reproduit page Exposition: Rétrospective Louis Valtat, Musée des Beaux- Arts de Bordeaux, Avril à septembre 1995

Pierre HODE (Rouen 1889 - 1942) La Guèpe, Conflans Ste Honorine, 1922 Huile sur carton fort 50 x 61 cm Signé en bas à droite Pierre Hodé Provenance : Collection Jacques Jules Legillon Exposition: Musée d'Art et d'Histoire de Lille, Galerie des contemporains, 1975 Exposé en prêt au Musée des Beaux-Arts de Lille, 1991 « Le créateur du "théâtre synthétique" (des décors faits de cube et de volumes simples que l'on déplace à volonté et que l'on anime par des éclairages modulés correspondant au ton de chaque scène) laisse des toiles rigoureusement construites, des paysages et des natures mortes marqués par le cubisme qu'il pratique de façon très personnelle en l'abordant par le réalisme. » Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, les Éditions de l'Amateur, 1993

Eugène Paul dit GEN PAUL (Paris 1895 - 1975) Portrait, 1942 Crayon et estompe 64 x 50 cm Signé en et daté en bas à droite Gen Paul 42 Provenance : Collection Jacques Jules Legillon A Montmartre, le n° 2 de l'avenue Junot abrite l'atelier du peintre Gen Paul. Il servait aussi de salle de répétition à un orchestre qu'il avait créé et appelé "La Chignole". En souvenir de certains lieux prestigieux où elle s'était produite une carte fut imprimée ainsi libellée : "La Fanfare des Archimilliardaires Des marches de l'Opéra et de la cour du Conservatoire" En supplément de certaines prestations dans la rue Ge-Gen aimait jouer dans les lavoirs du 18ème arrondissement. Souffiant dans sa trompette, il attaquait avec fouge le populaire "Sous les ponts de Paris" pour faire "pleurer les laveuses". Si le but n'était. pas toujours atteint, la joie, elle, était au rendez-vous. A la Sainte Catherine, la Chignole avait été conviée par certaines maisons de haute couture et notamment celle de Lucile Manguin. Le but en était d'animer les ateliers. Coiffer Sainte Catherine c'est bien, mais en musique, c'est mieux. Cette année là, le célèbre clarinettiste Claude Luter était de la partie. La confrontation n'eut pas lieu, chacun joua de son côté. Nos styles musicaux étaient tellement différents! Notre Président d'Honneur, Marcel Aymé, de retour des Etats-Unis où il avait été invité par une revue célèbre afin de commenter ses impressions sur le nouveau monde, se trouvait dans l'atelier lors d'une répétition. Comme toujours discret, il regardait d'un air amusé nos évolutions. Profitant d'une pause je lui demandais : - Mon cher Maître, qu'est-ce qui vous a le plus étonné aux U.S.A ? Il me répondit ; - Ce fût de m'y trouver. , A quelques temps de là je convolais en juste noces. Après le mariage civil en la Mairie du 18ème, la famille et les amis formèrent un cortège pour gagner le "Lapin agile" où Paulo avait gentiment accepté de nous accueillir. Naturellement "La Chignole" était présente, égrenant des notes qui se révélaient de plus en plus hasardeuses au fil du temps écoulé et de la baisse de niveau du liquide contenu dans un fût de vin de Bordeaux. Gen Paul s'enquit de ce qui pourrait me faire plaisir comme cadeau de mariage. Ayant commencé une collection iconographique du Pont neuf, je lui demandais de me peindre ce sujet. Et puis on n'en parla plus. Etant revenu dans le Nord, je n'avais plus le loisir de me rendre souvent A venue Junot. Au bout de vingt ans, lors d'un passage, Ge-Gen me dit - Mais je te dois toujours ton cadeau de mariage ! Il faut que tu me le rappelles sinon j'y pense pas et j'irai sur le site. Si t'as pas le temps de venir me voir, tu téléphones. C'est ce que je fis quelques mois plus tard. Cela donna : - Ge-Gen, mon Pont neuf ? - Pourquoi, tu te remaries ? Il me fit une très belle aquarelle. Convié à l'aller chercher, je m'étais muni d'un carton à dessins. Tandis que j'y rangeais ce trésor, oh combien précieux ! Je remarquais une esquisse préparatoire à l'encre de Chine. Je formais le geste de l'inclure avec le cadeau. Gen-Paul s'inquiéta : - Que fais-tu ? - Ne seraient-ce pas les intérêts ? Bon prince, il me la donna.

Eugène Paul dit GEN PAUL (1895 - 1975) La partie de cartes Gouache sur papier 50 x 65 cm Signé en bas à droite Gen Paul Provenance : Collection Jacques Jules Legillon

Eugène Paul dit GEN PAUL (1895 - 1975) Le picador Gouache sur papier 50x 65 cm Signé en haut à droite Gen Paul Provenance : Collection Jacques Jules Legillon

Eugène Paul dit GEN PAUL (Paris 1895 - 1975) La terrasse ou L'Apéritif, 1926 Huile sur toile d'origine 65 x 81 cm Signé en haut à gauche Porte sur le châssis le cachet Centenaire Gen Paul, Paris, Mars Avril 1995, Couvent des Cordeliers Provenance : Collection Jacques Jules Legillon Exposition: Centenaire Gen-Paul, Couvent des Cordeliers, Paris 1995 En 1928 Gen Paul est à l’apogée de son art, un critique de la Gazette de l’Hôtel Drouot, qualifie ainsi l’œuvre de l’artiste : « Gen Paul est sans doute le plus grand représentant, et peut-être le seul, de l’expressionnisme de tradition française ». A travers ce tableau transparait le génie du peintre qui se représente avec une touchante vérité. La prédominance des mains, leur exagération, qui en fait toute leur beauté, est caractéristique de cette époque qu’appelait lui-même Gen Paul sa « période des grosses pognes ». Ces mains attirent notre regard vers la bouteille de vin, que le peintre choisit de représenter pour réaliser son autoportrait, révélant ainsi son addiction immodérée à l’alcool, qui servait en partie à atténuer ses souffrances liées à de graves blessures de guerre. La force qui ressort de cet autoportrait est saisissante tant sur le plan technique que psychologique. La même année Gen Paul expose à la galerie Bing aux cotés de Picasso, Rouault, Braque et Soutine. Il est intéressant de noter que notre tableau figurait dans cette exposition (sous le titre Gen Paul par lui -même) regroupant aux yeux de Bing, les artistes les plus importants de l’Art Moderne. Quelques années plus tard en 1937, cet autoportrait illustre un article de Louis Ferdinand Céline qui présente son ami Gen Paul dans un journal américain, lors du deuxième voyage de l’artiste aux Etats-Unis. Une amitié tumultueuse liera Gen Paul et Céline à partir de 1932. La reprise de Gen Paul de son tableau dans les années 1970, démontre tout l’attachement que portait le peintre à cette œuvre dont il a ressenti le besoin de faire évoluer. Dans son état final, l’épaule à droite a été rabaissée et une importance plus grande a été donnée au visage que des touchent viriles rendent plus expressif : la composition y gagne en force et en harmonie.

Marcel GROMAIRE (Noyelles-sur-Sambre 1892- Paris 1971) Femme nue, 1947 Aquarelle et trait de plume encre noire sur papier 44 x 32 cm Signé et daté en haut à droite Gromaire 1947 Un certificat de la Galerie de la Présidence sera remis à l'acquéreur. Provenance : Collection Jacques Jules Legillon « Marcel Gromaire invente ainsi un réalisme qui s’affranchit des règles et reflète un peu l’inspiration des primitifs romans ou gothiques » Galerie de la Présidence