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VOLLARD (Ambroise). Paul Cézanne.
VOLLARD (Ambroise). Paul Cézanne.
Lot 115
VOLLARD (Ambroise).
Paul Cézanne.
Paris : Galerie A. Vollard, 1914. — In-4, 320 x 250 : frontispice, (2 ff.), 187 pp., (1 f.), 58 planches, couverture illustrée. Demi-veau havane à coins, filets dorés, dos à nerfs orné, tête dorée, non rogné, couverture conservée (reliure de l’époque).
Édition originale tirée à 1000 exemplaires, illustrée de nombreuses reproductions d’œuvres de l’artiste dans le texte et à pleine page et de 59 planches sous serpente légendée, dont une eau-forte originale de Paul CÉZANNE en frontispice, représentant une tête de femme.
Un des 150 premiers exemplaires sur papier japon de la manufacture de Shizuoka (n° 20).
Épidermures et décolorations à la reliure. Parfait état intérieur.
Provenance : étiquette de la librairie suédoise Nordiska Bokhandeln à Stockholm.
Jean-Loup Philippe, comédien, metteur en scène et poète, a grandi dans un environnement littéraire grâce à sa mère, qui tenait un salon accueillant Jules Supervielle, Blaise Cendrars, Jean Paulhan, Charles-Albert Cingria et Henri Michaux. Il débute sa carrière au théâtre de Paris, jouant deux ans avec Ingrid Bergman dans « Thé et sympathie » de Robert Anderson, une réussite qui lui ouvre les portes du succès, notamment avec Micheline Presle.
En 1963, sa trajectoire change lorsqu’il rencontre un groupe de poètes, tels William Burroughs, Brion Gysin, Gherasim Luca, François Dufrêne, Robert Filliou, Bernard Heidsieck, qui cherchent à dépasser la simple écriture pour s’exprimer autrement. Il abandonne alors le théâtre pour participer à la création d’un Domaine Poétique, où il met en scène chaque poète et leur univers avec des moyens innovants comme l’enregistrement sonore, la vidéo et la scénographie, contribuant ainsi à l’émergence de la poésie sonore et des performances poétiques.
Par la suite, il recherche une nouvelle forme d’écriture basée sur la sensation, créant des livres d’artistes en collaboration avec des artistes plasticiens, afin de faire naître un langage sensible, où texte, image et matière fusionnent. Ces œuvres deviennent des voyages intérieurs, invitant à la méditation et au rêve. Certains livres, comme « L’Homme qui a perdu sa tête » ou « Le Chapeau vert de Juanito », s’inspirent de ses amitiés avec Antonio Segui, mêlant l’univers argentin, ses paysages et personnages à ses propres fantasmes.
Son amour pour le monde minéral se manifeste dans des œuvres comme « Le Peuple des pierres » et « Le Vaisseau de pierre », où il explore la vie secrète de ces éléments silencieux, qu’il considère comme porteurs de secrets du temps. En 1991, il adapte « L’Écriture des pierres » de Roger Caillois en pièce scénique, mêlant sculpture lumineuse et performance, prolongement de cette fascination.
En 2012, il collabore avec Isabel Echarri pour un livre intitulé « Blanc », une méditation sur la pureté et le secret contenu dans le blanc, symbole du sommeil et du silence. Son intérêt pour la matière se poursuit avec des projets où le texte devient une base pour l’art plastique, comme « Traces » avec Laurence Imbert ou « Krakana » avec Horst Haack, qui mêle écriture, peinture, photographie et arts numériques pour explorer le langage des insectes, un univers qu’il explore depuis l’enfance, fasciné par leur organisation sociale et leur symbolisme.
Il a aussi créé des livres en dialogue avec des artistes comme Jean-Paul Riopelle, Henri Chopin, ou encore Gianni Bertini, offrant une diversité d’univers, du musical au poétique, du microcosme à l’infini. Au total, près de cinquante ouvrages illustrés ou portés par des créations artistiques enrichissent son œuvre, chaque livre étant un objet unique, alliant papier, typographie, mise en page, et parfois emboîtage, transformant la lecture en une expérience sensorielle et artistique.
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