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HERNANDO DE ESTURMIO (connu à Séville de 1537 à 1556)
La Cru…
HERNANDO DE ESTURMIO (connu à Séville de 1537 à 1556)
La Cru…
Lot 7
Description
HERNANDO DE ESTURMIO (connu à Séville de 1537 à 1556)
La Crucifixion
Panneau de pin
40 x 35,5 cm
Restaurations anciennes
Petit tableau de dévotion, destiné à la pratique de la méditation personnelle, cette Crucifixion doit être rapprochée des œuvres de Hernando Esturmio, peintre flamand originaire de Ziericksee. Comme Peter Campeneer (hispanisé en Pedro Campana) Esturmio fait partie de la cohorte de nombreux artistes et artisans des Pays Bas, qui ont fui les désordres de leur région au XVIe siècle. On ne connaît rien de sa formation antérieure à son installation à Séville où il se fixe dès juillet 1537 et où il est documenté régulièrement. Dans cette cité prospère pour son commerce des métaux précieux avec l'Amérique, il se marie et demeure dans le même quartier de San Andrés jusqu'à sa disparition en 1556. Il jouit sur place d'une importante renommée, dirigeant un atelier avec plusieurs aides, recevant des commandes de retables dont celui des Quatre Evangélistes de la cathédrale de Séville signé et daté 1555 révélant son origine : " Hernandus Sturmius ziriczeencis faciebat 1555 ". Son style, défini par J. M. Serrera en trois étapes de cinq ans environ, de 1537 à 1556, témoigne de l'influence qu'ont eu sur lui les gravures et estampes circulant alors entre le nord et le sud de l'Europe, en particulier celles de Durer, ainsi que l'art italien, que l'artiste semble avoir découvert par le biais de ces images, car aucun voyage d'Esturmio en Italie n'étant attesté, cette influence ne peut être attribuée à un séjour sur place.
Notre Crucifixion témoigne de ces emprunts par sa composition qui, comme chez Durer, place les protagonistes au premier plan devant un paysage montagneux et boisé au second plan - qu'Esturmio relie, avec une chromatique plus estompée, aux saints personnages et qu'il anime de fluets cavaliers, maures semble-t-il, chassant dans les bois alentour.
Comme chez Durer, la Vierge et saint Jean l'évangéliste se tiennent de part et d'autre de la croix centrale du Christ, sur un tertre herbeux, saint Jean tourné vers le supplicié, les mains jointes en signe d'adoration. Les trois crucifiés disposés en demi-cercle, montrent le Christ au centre cloué sur une croix charpentée alors que les deux larrons l'accostant sont liés à des croix mal écotées. Dans cette œuvre, Esturmio se tourne aussi vers d'autres sources : celle plus ancienne de Martin Schongauer ? que reprendra Durer - dans le déploiement des anges virevoltant, réceptacles du précieux sang, et celle italienne de Michel Ange dans la torsion énergique du réprouvé à droite, qui rappelle la vigueur et la tension musculaires des damnés du Jugement Dernier.
Par la tension dynamique de la composition, la profondeur et la luminosité du paysage animé de saynettes ainsi que les expressions des visages, ce panneau se rapproche de trois œuvres produites autour 1555 par Hernando Esturmio : le Sacrifice d'Isaac, Séville, église Santa Ana vers 1553-1554, le retable des Quatre Evangélistes, Séville, Cathédrale de 1553-1555 et, en 1555, l'Allégorie de l'Immaculée Conception, dans la Collégiale d'Osuna.
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