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[ENLUMINURE]. Sainte Catherine et sainte debout tenant un li…
Lot 16
[ENLUMINURE].
Sainte Catherine et sainte debout tenant un livre ouvert (sainte Geneviève ?).
Enluminure extraite d’un manuscrit liturgique (ou composition autonome, image pieuse ?).
France, Paris, vers 1530-1540.
Attribuable à un artiste parisien du « groupe Etienne Colaud » (Martial Vaillant ? actif à Paris de 1523 à 1560 ou un artiste parisien proche du peintre de Paris, BnF, NAF 25165 ?).
Dimensions à vue : 230 x 150 mm
Feuillet encadré. Traces de l’écriture du manuscrit ou du feuillet en face (décharge, lettrage blanc sur la cape de la sainte (Geneviève ?) et sur le sol, on distingue (à l’envers) : « Mem… » ou « Comme… » (pour Memoria ? Commemoratio ?). Miniature inscrite dans un encadrement à l’or liquide, avec décor Renaissance d’arabesques et d’acanthes. Bon état général, quelques petites pertes de surface picturale, sans gravité.
Ce grand feuillet présente deux saintes figurées de plein pied, l’une aisément identifiable par ses attributs, sainte Catherine avec son épée et la roue de son supplice, l’autre tenant simplement un livre (sainte Geneviève) et difficilement identifiable sans le texte associé.
L’artiste est très certainement à chercher parmi le «Groupe Colaud».
On conserve un livre d’heures enluminé pour le dauphin François de France, futur François II (armes aux ff. 14 et 76v) datés 1555 (Paris, BnF, NAL 104). Ce livre d’heures a été mis en relation avec une archive attestant du paiement d’une somme à Martial Vaillant (Gallant ?) « pour l’enlumynure d’une paire d’heures pour le service de mondit seigneur » (AN, KK 106, f. 2 ; voir Léon de Laborde, La Renaissance des arts à la cour de France. Études sur le seizième siècle, t. 1, Paris, 1850, pp. 305-306 ; Cousseau, 2016, p. 88). Il présente des traits stylistiques comparables avec la présente enluminure. Signalons que Cousseau insiste sur le caractère quelque peu archaïque des miniatures des Heures dites de François II, datables de 1555-1557 (Paris, BnF, NAL 104) qui reprend des motifs bellemariens des années 1538-1530.
Enlumineur et « historieur », Martial Vaillant est documenté de 1523 à 1562. Il serait le gendre d’Etienne Colaud, ayant épousé une des quatre filles d’Etienne Colaud (Cousseau, 2016, p. 286). Il était membre de la Confrérie de Saint-Jean l’Evangéliste, fondée en l’autel de l’église de Saint-André-des-Arts à Paris, qui régissait les métiers du livre et de l’enluminure. Ceci expliquerait une certaine proximité stylistique avec les œuvres du « groupe Etienne Colaud », avec un ensemble d’artistes travaillant dans une esthétique commune de celle d’Etienne Colaud, artiste parisien actif de 1512 à 1541).
Autre artiste dont on perçoit l’influence dans les présentes miniatures (lots 16 et 17), celui qui peint un manuscrit Plutarque, Vie d’Hannibal, traduction de Simon Bourgoing, exemplaire réalisé pour Gui de Baudreuil, abbé de Saint-Martin-aux-Bois de circa 1491-1492 à 1530 (Paris, BnF, NAF 25165 ; voir Cousseau, 2016, pp. 162-163 qui compare l’artiste parisien à celui qui peint des Heures pour le couple Aleaume-Tenon, Arsenal, MS 1175). On notera que l’on attribue les enluminures de ce manuscrit à un artiste du « cercle de Collault » et Gui de Baudreuil était aussi le commanditaire d’un Missel démembré dit « Missel de Gui de Baudreuil » également peint dans l’orbite d’Etienne Colaud. Gui de Baudreuil est aussi le commanditaire de la traduction française de L’Éducation d’un prince chrétien d’Erasme destinée par l’intermédiaire de Guillaume de Montmorency au dauphin de France, François, fils de Louise de Savoie (Paris, Coutau-Begarie, 14 octobre 2022, lot 38, préempté par Chantilly, Musée Condé) et dont l’enluminure trahit aussi un milieu proche des deux présentes enluminures (lots 16 et 17).
Voir : Cousseau, M.-B. Etienne Colaud et l’enluminure parisienne sous le règne de François Ier, Tours et Rennes, 2016, pp. 87-88 : « Les autres actes concernant Martial Vaillant montrent qu’il tenait, lui aussi, une place importante sur la scène artistique parisienne. En juin 1523, il était l’un des gouverneurs de la confrérie de Saint-Jean l’Evangéliste…En 1542, lorsqu’il hérita d’une partie de la succession d’Etienne Colaud, il fut qualifié de bourgeois de Paris ». Sur le « groupe Colaud », voir aussi les travaux de M. Orth, Renaissance Manuscripts. The Sixteenth Century, London-Turnhout, Harvey Miller Publishers, 2015.
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